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We Have Band

Paris, Cigale - 7 octobre 2010

Live-report par Olivier Kalousdian

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Le 16 avril dernier, après leur concert au Nouveau Casino, j’écrivais tout le bien que je pensais de cette formation à la pointe stylistique et musicale on ne peut plus « du moment ». Jeudi soir, ils ont fait l’expérience d’une salle de concert plus ambitieuse, la Cigale, pas vraiment pleine, le balcon étant fermé, mais assez remplie et enjouée pour leur assurer le succès qu’ils méritent.

Même si ce soir-là ils ne sont que la première partie de Of Montral, ils assurent le show et gagnent à coup sûr quelques dizaines de fans… Le trio quasi sentimental que forment Dede (Deborah), Thomas Wegg-Prosser (marié à Dede) et Darren Bancroft (accouplé musicalement aux deux précédents) s’exhibe sur une scène bien plus importante qu’au printemps dernier et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils occupent bien l’espace ; sonore comme géographique. La mise en puissance et en exergue de leurs sonorités donne de l’air à leurs compositions, synthétiques à 80%. Programmés à 19h45 - ce n’est pas une si mauvaise idée que d’avancer un peu les horaires de concerts – en première partie, We Have Band attaquent en force sur un Divisive survitaminé qui met tout le monde d’accord.

Unis et debout comme un seul homme, mis à part un batteur occupant le fond de la scène, Dede et Darren sautillent de long en large, tapant un coup sur la « loop », un coup sur les cymbales additionnelles et donnent la bougeotte à un public jeune et coloré ; au moins autant que leurs tenues de scène.
Certains journalistes se sont amusés à comparer We Have Band à la vague « no wave » new yorkaise des années 80 et à des groupes comme Tom Tom Club. Le problème, c’est qu’étant donné le nombre considérable de groupes qui se forment autour d’un ordinateur et d’une guitare avec des influences pêchées dans les années 80s ces temps-ci, on a l’impression de lire et relire les mêmes critiques annonçant inlassablement le retour des « vagues nouvelles » ou vantant – enfin, cette fois, ce sont les bons ! - les dignes descendants de nos guitares héros d’antan. Indéniablement, à l’écoute de <>Divisive ou You Came Out, on pense aux habiles mélanges de sonorités, alors novatrices, des New Order (la basse lourde sur les nappes synthétiques) ou aux débuts si prometteurs de Bloc Party (la voix de Darren) mais il en faut quand même un peu plus pour attraper la queue du Mickey !

Il n’empêche, à l’instar des groupes auxquels les We Have Band font référence et peut-être révérence, on ne peut que les trouver meilleurs à la deuxième écoute. Ils ont gagné en assurance, en richesse mélodiques, sur scène en tout cas et n’ont aucun mal à s’aliéner un public, passant pourtant en première partie d’un groupe plus attendu et plus en vue...
De fait, le set qui, en avril dernier, pouvait paraître assez longuet, tourne vraiment court, sachant qu’aucun rappel ne viendra prolonger le match malgré les cris d’une audience prête à en découdre encore un peu plus, les bras levés pour peu qu’ils ne tiennent pas une bière !

Dede, Thomas et Darren, lesquels déclarèrent pourtant un jour à un journaliste aimer la musique assez sombre, jouent plutôt dans le registre de la pop électro abordable par tous et par dessus tout, dansante. Ah, ce que le Rock est accueillant ces temps ci...
Les textes en témoignent, tout comme la tenue de Dede, culotte et soutien-gorge apparents sous une combinaison moulante transparente (!), We Have Band n’a pas la profondeur de ces aînés à qui ils sont trop facilement comparés. Mais en ces temps de gravité, un peu de légèreté est toujours la bienvenue surtout quand elle est accompagnée d’un certain talent qu’on attendra avant de qualifier en talent certain.