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Love Amongst Ruin

Paris, Flèche d'Or - 14 octobre 2010

Live-report par Claire

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Jeudi soir, la Flèche d'Or recevait Love Amongst Ruin, nouveau projet solo de Steve Hewitt, ex-batteur et co-compositeur de Placebo. Limogé du groupe en 2007 pour des motifs plus ou moins obscurs, celui-ci a pris, pendant les dix-huit mois suivants, le temps de se recentrer sur la musique qui, au milieu des années 90, l'avait poussé inexorablement à intégrer le groupe de Brian Molko. C'est donc au printemps de cette année qu'il est revenu, entouré de cinq musiciens et avec un album éponyme, sous le très dark pseudo de Love Amongst Ruin. Avec cet album et cette tournée, Steve Hewitt se fait plaisir : il joue les titres qu'il veut, les chante comme il veut, et mène sa barque sans pression des maisons de disques ou d'attentes de fans. Libérateur pour celui qui était souvent relégué à l'arrière-plan médiatique de Placebo. Comme Dave Grohl en son temps, Hewitt a décidé de prendre les rênes et de devenir le frontman.

Et ce soir, à la Flèche d'Or, c'est clairement un retour aux sources que Steve opère. Après deux premières parties pas franchement mémorables, Glow et Lys, groupes electro-rock français, et dans une Flèche d'Or clairesemée - les perturbations et grève de RER l'ayant certainement emporté sur la volonté de se déplacer jusque dans le 20ème arrondissement - les Love Amongst Ruin montent sur scène. Bien évidemment, ce sont des fans de Placebo qui ont majoritairement fait le déplacement mais pas seulement. Moins électro, plus roots, plus vrai, Hewitt a réussir à attirer un public plus mainstream.

Petite dédicace à Molko, « un ex-ami », avant de commencer. Ce qui fait sourire les fans, visiblement en empathie avec Steve. Pas faciles, les deux premiers titres, Blood And Earth et Alone, semblent être pour lui une épreuve, passant son temps à demander plus de retour dans les amplis, balançant quelques « fucking » à l'ingénieur du son – et peut-être finalement aussi à la foule, peu réactive. Mais avec Heaven And Hell, Steve reprend la main. Enjôleur, souriant, avec une volonté de bien faire, il s'attelle à démontrer que son groupe a de la ressource. Et il a bien raison. Ancien batteur, il a eu la volonté de mettre en avant le son de son ami Keith Yorke. Il laisse volontiers les projecteurs se braquer sur son guitariste ou sur celui qui prend le violoncelle électrique sur quelques titres.
Mais c'est avec Got To Give It Up que le groupe atteint son sommet ce soir-là. A la fois rock, métal mélodique et anthémique, ce titre a toute la potentialité d'un single. S'excusant de jouer peu de titres - onze ce soir - Hewitt précise qu'il ne gonflera pas la setlist avec des titres de Placebo. Sourires en coin, pour les musiciens comme pour le public. Un peu comme un tout jeune groupe, les Love Amongst Ruin sont venus avec familles et amis, et c'est tout ce petit monde qui réclame à force de « come on » un rappel, qui se fera avec Rise.

Alors bien sûr, ce soir, les Love Amongst Ruin n'ont révolutionné ni le rock, ni le métal mais c'est avec tendresse que l'on ne peut que regarder ces musiciens faire la musique qu'ils aiment et prendre leur pied. Love Amongst Ruin 1 - Placebo 0.
setlist
    Blood And Earth
    Alone
    Heaven And Hell
    Running
    Away
    Come On, Say It
    Got To Give It Up
    Truth
    So Sad
    Home
    --
    Rise
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