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Clock Opera
Gold Future Joy Machine

Paris, Boule Noire - 3 novembre 2010

Live-report par Amandine

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Pour cette première soirée du Festival des Inrockuptibles 2010, carte blanche était donnée au label parisien Kitsuné; un point positif car il permet au public de la capitale de découvrir de petites perles de ce label... mais avec tout de même un bémol : beaucoup de personnes invitées ou intriguées à la vue de ce nom sont présentes ce soir, avec en conséquence une grande partie du public bavarde et peu intéressée.

 

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Le premier des groupes à fouler les planches de la Boule Noire ce soir est, à ma grande surprise, Clock Opera, que l'on imaginait aisément clore la soirée avec leur musique hypnotique. Ce groupe, c'est avant tout Guy Connelly : auteur, compositeur et chanteur de Clock Opera. Il prépare actuellement son premier album avec Graham Steward, ingénieur du son de Radiohead sur Kid A et Amnesiac. Il est accompagné ce soir par un bassiste, un guitariste et un batteur pour étayer un son studio très riche. Ce groupe est sans aucun doute une valeur montante (le Guardian s'y est intéressé et le Times l'a placé dans la liste des révélations 2010) et a déjà eu l'occasion de montrer son talent lors des premières parties de Marina & The Diamonds.
La musique est un brin psychédélique (ce qui, ce soir, colle parfaitement aux jeux de lumières bleus et rouges), aérienne. On a, tout au long de leur set, l'agréable sensation de ne pas réussir à déchiffrer la structure musicale des morceaux. Quand vient le moment de leur dernier single, A Piece Of String, les quatre comparses se mettent à taper sur une théière, un couvercle de casserole, un pot à lait pour tenter de retranscrire les percussions si particulières, presque tribales de groupes comme The Dodos ou Animal Collective. L'envolée est immédiate, la voix de Connelly semble hanter la salle où se mêle un mélange de douceur et de souffrance. Le chant saccadé nous rappelle Wolf Parade ou Sunset Rubdown et le seul regret que l'on pourra nourrir, c'est la durée du set, trente minutes, très court. Le public semble conquis et ce premier concert parisien de Clock Opera ne sera assurément pas le dernier.

 

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Six musiciens sur la scène de la Boule Noire, ça fait du monde, surtout quand les personnes en question sont excitées comme des puces et bougent énormément. C'est la première réflexion qui me vient à l'esprit en voyant débarquer Gold Future Joy Machine. Ces Londoniens, comme le précise le chanteur Johnny Kenton, sont « un remix constant » d'eux-mêmes. Ils avouent ne jamais faire deux fois le même concert. Leurs influences sont diverses : la dance à la française, les groupes à guitares anglais et le dubstep du Royaume-Uni. Concrètement, cela engendre un mélange de Kasabian et des Chemical Brothers, mais il serait réducteur de s'en tenir à cela.
Musicalement, ce n'est pas très original mais l'énergie déployée donne au public un sentiment favorable. Lorsqu'ils se risquent à des titres plus calmes (comme sur Sabbath Division), notre attention s'effrite rapidement. Néanmoins, ce trop-plein de vitalité en vient à donner un rendu brouillon, une impression que seule la vitalité est présente ou tout au moins qu'elle est au cœur de leur musique qui devient un beuglement assourdissant. Six titres seront suffisants pour nous avoir fait bouger sans trop nous lasser.

 

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Le dernier groupe de la soirée se nomme School Of Seven Bells. Fraîchement débarquée de New-York, la formation est la réunion de Benjamin Curtis (Secret Machines) et des jumelles Alejandra et Claudia Deheza. Lors de leurs premières parties respectives d'Interpol, ils ont rapidement décidé de collaborer pour mettre en place une pop shoegaze au son éthéré. Rapidement, ils sont conviés à faire les premières parties de Bat for Lashes ou encore Blonde Redhead. Il y a quelques semaines, l'une des sœurs décide de quitter le groupe et c'est donc en formation réduite que se présente ce soir School Of Seven Bells. Leur dernier album, Disconnect From Desire a reçu des critiques favorables et le groupe est donc attendu par les spectateurs. Alors qu'on leur a souvent reproché de trop mettre en avant la voix pure et lisse d'Alejandra en défaveur des mélodies pourtant subtiles et envoûtantes, ce soir, le contraire se produit. L'instrumentation irradiante laisse pourtant présager un moment plaisant mais au bout de quelques minutes, force est de constater que la voix est presque inaudible. Les titres s'enchaînent et ils semblent presque être joués dans des versions instrumentales tant ce problème de chant persiste. Il sera finalement en partie rectifié mais cette déconvenue a pour conséquence de nous focaliser sur la gestuelle de la chanteuse : bien que savamment travaillée, elle manque cruellement de naturel et est beaucoup trop maniérée à mon goût.

C'est donc en demi-teinte que se termine cette soirée Kitsuné qui aura cependant tenu ses promesses en matière de découvertes musicales !
setlist
    CLOCK OPERA
    White Noise
    Man Made
    Alouette
    A Piece Of String
    Once And For All
    Keep My Belongings
    Lesson Number 7

    GOLD FUTURE JOY MACHINE
    Night Bus
    Pariah
    Sons And Daughters
    Runner
    Sabbath Division
    My Doppers Cadenza
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