Le premier des groupes à fouler les planches de la Boule Noire ce soir est, à ma grande surprise, Clock Opera, que l'on imaginait aisément clore la soirée avec leur musique hypnotique. Ce groupe, c'est avant tout Guy Connelly : auteur, compositeur et chanteur de Clock Opera. Il prépare actuellement son premier album avec Graham Steward, ingénieur du son de Radiohead sur Kid A et Amnesiac. Il est accompagné ce soir par un bassiste, un guitariste et un batteur pour étayer un son studio très riche. Ce groupe est sans aucun doute une valeur montante (le Guardian s'y est intéressé et le Times l'a placé dans la liste des révélations 2010) et a déjà eu l'occasion de montrer son talent lors des premières parties de Marina & The Diamonds.
Six musiciens sur la scène de la Boule Noire, ça fait du monde, surtout quand les personnes en question sont excitées comme des puces et bougent énormément. C'est la première réflexion qui me vient à l'esprit en voyant débarquer Gold Future Joy Machine. Ces Londoniens, comme le précise le chanteur Johnny Kenton, sont « un remix constant » d'eux-mêmes. Ils avouent ne jamais faire deux fois le même concert. Leurs influences sont diverses : la dance à la française, les groupes à guitares anglais et le dubstep du Royaume-Uni. Concrètement, cela engendre un mélange de Kasabian et des Chemical Brothers, mais il serait réducteur de s'en tenir à cela.
Le dernier groupe de la soirée se nomme School Of Seven Bells. Fraîchement débarquée de New-York, la formation est la réunion de Benjamin Curtis (Secret Machines) et des jumelles Alejandra et Claudia Deheza. Lors de leurs premières parties respectives d'Interpol, ils ont rapidement décidé de collaborer pour mettre en place une pop shoegaze au son éthéré. Rapidement, ils sont conviés à faire les premières parties de Bat for Lashes ou encore Blonde Redhead. Il y a quelques semaines, l'une des sœurs décide de quitter le groupe et c'est donc en formation réduite que se présente ce soir School Of Seven Bells. Leur dernier album, Disconnect From Desire a reçu des critiques favorables et le groupe est donc attendu par les spectateurs. Alors qu'on leur a souvent reproché de trop mettre en avant la voix pure et lisse d'Alejandra en défaveur des mélodies pourtant subtiles et envoûtantes, ce soir, le contraire se produit. L'instrumentation irradiante laisse pourtant présager un moment plaisant mais au bout de quelques minutes, force est de constater que la voix est presque inaudible. Les titres s'enchaînent et ils semblent presque être joués dans des versions instrumentales tant ce problème de chant persiste. Il sera finalement en partie rectifié mais cette déconvenue a pour conséquence de nous focaliser sur la gestuelle de la chanteuse : bien que savamment travaillée, elle manque cruellement de naturel et est beaucoup trop maniérée à mon goût.