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Paris, Point Éphémère - 5 novembre 2010

Live-report par Claire

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BEAK>, side-project de Geoff Barrow, magicien musical de Portishead, accompagné de Billy Fuller de Fuzz Against Junk et Matt Williams de Team Brick, était vendredi soir en concert à Paris. Nouvelle tournée pour le trio qui a commencé à travailler ensemble il y a à peine plus de dix-huit mois.

Rendez-vous était donc pris au Point Ephémère à 20h30. Les trois gars de Bristol étant initialement annoncés à cette heure-là, une foule hétéroclite de fans de Portishead, de ravers et d'étudiants est arrivée tôt... finalement pour accueillir vers 20h40 la première partie, The Oscillation. Livrant une electro pop synthétique et fantasmatique, les quatre musiciens sont plutôt bien reçus. Surtout de la part de ceux ayant réussi à obtenir une place sur les fauteuils - extrêmement confortables, il faut bien le reconnaître - et qui ont profité comme il se doit des titres psychédéliques.

Après une petite heure de set et, pour les fumeurs, quelques aller-retours appréciables à l'extérieur, c'est BEAK> qui reprend le flambeau, Geoff Barrow assis entre ses deux comparses. Beaucoup moins abordable que Portishead et à l'opposé du travail des Fuzz Against Junk, groupe de Fuller, BEAK> montrent ce qu'ils sont capables d'offrir... sans trop faire d'efforts. Dommage car l'électro post-industrielle qu'ils arrivent à nous envoyer gagnerait à introduire des éléments plus mélodiques et dansants, comme chacun le faisait individuellement dans ses groupes précédents.
Aucun jeu de scène, voire aucun mouvement de la part des musiciens qui s'appliquent, à l'ancienne, à démontrer leur virtuosité mais pas une quelconque joie de voir le public réagir positivement à leur musique. Mais finalement, c'est peut-être cela que le public est venu chercher ce soir là : une expérimentation sonore et une performance artistique plus que le live d'un groupe, qui semblait ce soir tout droit sorti d'une exposition vidéo d'un musée d'art contemporain.

Les membres de The Oscillation assistant au concert semblent prendre des notes sur la façon d'améliorer leur propre performance. Pourtant, hormis sur la longueur des chansons qui, il est vraie, a tout de même rebuté une partie du public, on ne pourrait que leur conseiller de maintenir le cap et de ne pas essayer de copier les bristolliens. Reconnaître la présence d'un public et montrer un minimum de sentiment, quel qu'il soit, vis-à-vis de ceux qui se sont déplacés, ajoute une plus-value non-négligeable à n'importe quel groupe. Même orienté électronique.