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The Coral

Paris, Cigale - 6 novembre 2010

Live-report par Fab

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Pour cette troisième soirée de rang dans la salle de la Cigale, le Festival des Inrockuptibles a rassemblé l'une des affiches les plus alléchantes de son édition 2010. Aux côtés des récentes vainqueurs du CQFD, Young Michelin, sont en effet attendus The Coral, trois années après leur dernier concert en tête d'affiche à Paris, mais aussi trois révélations nord-américaines des derniers mois : La Patere Rose, Warpaint et Local Natives.

 

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Comme de coutume à 18h15, c'est face à un public encore peu nombreux que les français de Young Michelin prennent place. Quelques applaudissements de proches et amis en guide d'encouragements et voilà le quintet prêt pour une demi-heure de concert. Avec sa musique nourrie au post-punk et à la new wave et assurément influencée par Joy Division, New Order et consorts, le groupe laisse une excellente impression d'un strict point de vue musical, mais fait preuve d'une faute de goût certaine avec un chant dans la langue de Molière et des textes ringards que ne renieraient pas Indochine. Une prestation dont on préfèrera retenir les points forts au détriment d'une faiblesse finalement secondaire en raison d'une qualité de l'acoustique un peu brouillonne.
Quelques minutes plus tard, point de guitares mais plusieurs claviers, une table de mixage et une batterie, tous utilisés par le trio canadien de La Patere Rose et sa pétillante vocaliste Fanny Grosjean. Au piano, la jeune musicienne déborde d'énergie et ne se prive jamais de communiquer et haranguer la salle, même lorsque les titres joués pêchent par un tempo trop lent. Lorsque le rythme s'accélère, notamment en présence de la batterie, et que les sonorités électroniques se veulent plus accrocheuses, la salle se prend au jeu et se laisse entrainer dans les envolées pop du groupe. On retiendra notamment une reprise attachante du titre Le Tourbillon De La Vie, immédiatement saluée par une salle enthousiaste, comme l'un des temps forts d'un set réussi.

 

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Il est près de 20h lorsque les choses sérieuses commencent avec les quatre américaines de Warpaint, de retour à Paris après un premier passage prometteur dans la salle de la Maroquinerie six mois plus tôt. Encore inconnues à l'époque, celles-ci semblent désormais attendues avec une impatience certaine par un public d'emblée très chaleureux. Dans une atmosphère sombre et planante, le quatuor délivre sans sourciller les principaux titres de son premier album, The Fool, mêlant les trois voix de Emily Kokal, Theresa Wayman et Jenny Lee Lindberg à des guitares psychédéliques et expérimentales pour un résultat tantôt enivrant et langoureux, tantôt plus explosif et intense. Ajoutez à cela des déhanchés aguicheurs et une certaine sensualité, et voici à coup sûr l'une des révélations du festival !
De révélation il est aussi question avec Local Natives, dont la musique mêlant folk et pop à guitares est toujours aussi appréciée par le public parisien après plusieurs passage ces douze derniers mois. Le groupe n'est plus à présenter et l'ambiance ne retombe à aucun moment de leur set haut en couleurs et débordant d'énergie où les chœurs des cinq musiciens se mêlent avec harmonie, le dynamisme et la bonne humeur étant partagés par une salle que l'on aura rarement vue aussi enthousiaste durant le festival.

 

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Une vingtaine de minutes plus tard, c'est un public assagi que The Coral voient se dresser face à eux. Sans Bill Ryder-Jones, la formation liverpuldienne a certes perdu une partie de sa force de frappe mais laisse rapidement entrevoir une réelle volonté de satisfaire la foule dont les premiers rangs font preuve d'un bel enthousiasme. Réputés pour leur apathie sur scène et des prestations souvent calquées sur leurs enregistrements studio, les cinq musiciens ne font pas complètement mentir les mauvaises langues mais démontrent de réels progrès dans leurs interprétations, le rythme montant ponctuellement d'un cran sur In The Rain ou Who's Gonna Find Me?.
Le groupe joue juste et avec application, mais cette bonne volonté apparente ne masque pas l'un des principaux points noirs de cette prestation, à savoir l'absence remarquée des plus anciens titres d'un répertoire fort de six albums. A l'exception de Spanish Main et Pass It On, ainsi que des inévitables et explosifs Goodbye et Dreaming Of You en fin de set, c'est une setlist principalement axée sur Roots & Echoes et plus encore Butterfly House que The Coral a choisi de proposer. Un choix peut-être payant au final, mais frustrant pour les fans présents.

 

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Une soirée qui aura tenu toutes ses promesses, et ce même sans véritable tête d'affiche digne de ce nom !
setlist
    More Than a Lover
    Roving Jewel
    Walking In The Winter
    Jacqueline
    In The Rain
    1000 Years
    She's Coming Around
    Rebecca You
    Spanish Main / Who's Gonna Find Me
    Pass It On
    Butterfly House
    Falling All Around You
    Goodbye
    Dreaming Of You
    North Parade
photos du concert
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