Comme de coutume à 18h15, c'est face à un public encore peu nombreux que les français de Young Michelin prennent place. Quelques applaudissements de proches et amis en guide d'encouragements et voilà le quintet prêt pour une demi-heure de concert. Avec sa musique nourrie au post-punk et à la new wave et assurément influencée par Joy Division, New Order et consorts, le groupe laisse une excellente impression d'un strict point de vue musical, mais fait preuve d'une faute de goût certaine avec un chant dans la langue de Molière et des textes ringards que ne renieraient pas Indochine. Une prestation dont on préfèrera retenir les points forts au détriment d'une faiblesse finalement secondaire en raison d'une qualité de l'acoustique un peu brouillonne.
Il est près de 20h lorsque les choses sérieuses commencent avec les quatre américaines de Warpaint, de retour à Paris après un premier passage prometteur dans la salle de la Maroquinerie six mois plus tôt. Encore inconnues à l'époque, celles-ci semblent désormais attendues avec une impatience certaine par un public d'emblée très chaleureux. Dans une atmosphère sombre et planante, le quatuor délivre sans sourciller les principaux titres de son premier album, The Fool, mêlant les trois voix de Emily Kokal, Theresa Wayman et Jenny Lee Lindberg à des guitares psychédéliques et expérimentales pour un résultat tantôt enivrant et langoureux, tantôt plus explosif et intense. Ajoutez à cela des déhanchés aguicheurs et une certaine sensualité, et voici à coup sûr l'une des révélations du festival !
Une vingtaine de minutes plus tard, c'est un public assagi que The Coral voient se dresser face à eux. Sans Bill Ryder-Jones, la formation liverpuldienne a certes perdu une partie de sa force de frappe mais laisse rapidement entrevoir une réelle volonté de satisfaire la foule dont les premiers rangs font preuve d'un bel enthousiasme. Réputés pour leur apathie sur scène et des prestations souvent calquées sur leurs enregistrements studio, les cinq musiciens ne font pas complètement mentir les mauvaises langues mais démontrent de réels progrès dans leurs interprétations, le rythme montant ponctuellement d'un cran sur In The Rain ou Who's Gonna Find Me?.
Une soirée qui aura tenu toutes ses promesses, et ce même sans véritable tête d'affiche digne de ce nom !