Spectrals

Le concert de Spectrals et Best Coast s'annonçait très bien : une belle affiche, avec l'un des espoirs britannique du moment et un très bon groupe américain remarqué cette année. C'est donc sans surprise que le Nouveau Casino affiche complet en ce frais vendredi soir parisien.

Découvert en début d'année grâce à une poignée de singles intriguants, la plupart fait-maison avec un son voilé et brumeux, le jeune songwriter Spectrals nous avait étonné grâce à de superbes chansons dans la traditions des one hit wonders des girl groups sixties chers à Phil Spector. Très remarqué, le jeune garçon a vite été courtisé par de belles maisons disques telles que Moshi Moshi ou un des labels cultes américains, Slumberland. C'est avec le premier que s'est concrétisé un EP récemment sorti dans lequel le son de Spectrals s'est largement étoffé, tout en gardant le charme des productions Dream Pop.
C'est donc accompagné d'un backing band fourni (une bassiste, un clavier, un batteur et un guitariste) que le jeune garçon se présente pour la première fois au public français. Bien moins célèbre que ses homologues américains, bien plus timide également, il remporte rapidement les suffrages de la salle. Chaque nouvelle chanson est applaudie avec plus de vigueur que la précédente : il faut admettre que le garçon possède un talent insolent, il donne l'impression de faire preuve d'une facilité déconcertante à composer des perles. Ecoutez Peppermint ou 7th Date, qu'il jouera en dernier ce soir, pour vous en convaincre.
Si sa timidité maladive ne donne pas dans le grand spectacle, nous avons au moins la chance d'éviter toutes les poses irritantes et les sourires forcés des fins de tournées, celui qui se dessine sur sa bouche est si sincère que c'en est presque touchant. Spectrals est à l'image de sa musique, sensible et surement un peu bizarre, mais c'est aussi ce qui le rend séduisant.

 

 

Après un premier album Crazy For You, salué par la critique, le groupe Best Coast était attendu au tournant. Le Nouveau Casino est plein a craquer pour les accueillir, c'est leur premier concert en tête d'affiche à Paris, et un public nombreux, hétéroclite et très féminin, s'est donné rendez-vous ce soir pour les applaudir. Le groupe va donc nous en donner pour notre argent, un peu trop même... leur set va durer près d'une heure, une éternité, surtout lorsque que la majorité des chansons durent moins de trois minutes et sont composées dans le même moule.
Best Coast jouent à une cadence industrielle et dès les vingt premières minutes des longueurs se font sentir. A l'image de leur disque, l'énergie séduisante en premier lieu de leur chanson finit par lasser, et une fois passé les quelques tubes imparables, le trio nous gratifie de chansons sonnant plus comme du remplissage qu'autre chose. En particulier le rappel, composé uniquement de reprises (exercice que j'adore pourtant), vite éprouvant.

 

 

Best Coast échoue là où le King Of Surf, boyfriend de Bethany Cosentino, Wavves, réussit : faire durer l'été jusqu'au moins de décembre. Le soleil de Californie peut vite donner des coups de soleil.