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Foreign Office
Factory Floor
Fiction
Porcelain Raft

Paris, La Machine du Moulin Rouge - 10 décembre 2010

Live-report par Sandra Stefanini

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Afin de célébrer comme il se doit la sortie de la compilation On Tracklist #01, le label Eurostar Records propose ce soir une belle affiche à la Machine du Moulin Rouge. Au menu, Porcelain Raft, Foreign Office, Fiction et Factory Floor, dignes représentants de l'avant-garde musicale britannique.

 

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La soirée se déroule dans la grande salle de la Machine et force est de constater que le froid a légèrement démotivé les troupes. Mais peu importe, à 22h40, c'est Porcelain Raft qui entre en scène. Porcelain Raft c'est Mauro Remiddi, romain exilé à Londres, et qui a notamment assuré la première partie de Blonde Redhead lors de leur dernière tournée européenne, excusez du peu. Il est seul en scène avec machines, synthés et guitare.
A mi-chemin entre Beach House et Zola Jesus, il se dégage une incroyable intensité de sa prestation. Tantôt minimaliste, tantôt plus enlevée, son rock électronique nous fait voyager. Et on sent qu'il veut nous emmener loin, Mauro : il nous demande de nous rapprocher puis, sur le ton de la plaisanterie, nous encourage aussi à le rejoindre sur scène si nous le souhaitons. Le public qui le découvre ou le redécouvre ce soir et apprécie d'autant plus sa prestation toute en puissance et en intimité.

 

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La soirée se poursuit dans un genre relativement différent avec l'arrivée de Foreign Office. Et là nous allons encore voyager, mais plutôt dans le temps. Avec Foreign Office c'est le grand retour des années 80s. A la croisée entre Duran Duran et Johnny Hates Jazz, leur musique semble étrangement familière dès la première écoute. Les quatre londoniens délivrent un show frais et efficace. Le public, désormais plus nombreux, danse sur leurs morceaux à fort potentiel tubesque tel Leaving The House.
A la fois funky et électro, les mélodies de Foreign Office ont tout pour réjouir le public ce soir. On ne pourra que regretter la brièveté du set (une demie heure pour chaque groupe) et espérer les voir jouer plus longtemps lors d'un prochain passage à Paris.

 

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Vient ensuite au tour de Fiction d'enchainer. L'influence 80s est très présente également chez ces londoniens là qui ont, entre autre, assuré les premières parties de Klaxons. Le public est très réceptif et leur réserve un accueil chaleureux. Leur style n'est pas sans évoquer Vampire Weekend (principalement au niveau des percussions) et crée de fait immédiatement une atmosphère festive très agréable. Leur pop somme toute assez sombre et parfois intentionnellement brouillonne est suffisamment originale pour nous faire oublier que la quatuor formé en 2009 n'a finalement même pas encore sorti d'album. Fiction n'est donc pas seulement un phénomène hype mais aussi un sacré bon groupe.

 

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En clôture de la partie concerts de cette soirée, voici Factory Floor. Le trio londonien nous sert d'emblée une très grosse claque musicale. Leur son est énorme, une sorte de techno industrielle lourde et hypnotique. Un Holy Fuck bien plus sombre. Ils arrivent sans crier gare, s'installent et délivrent la bande son d'un bad trip apocalyptique, nous laissant abasourdis par ce déluge sonore.
S'ils n'étaient pas de Londres, ils pourraient bien être de Manchester tant leur son rappelle la techno 90s mancunienne, sombre et déjantée. En parlant de Manchester, c'est d'ailleurs Stephen Morris, ancien batteur de Joy Division qui les a remixés et produits.

C’est donc dans une ambiance de rave de fin du monde que s’achève cette série de concerts et que la nuit se poursuit sur les rythmes des DJs Detect et Mondkopf. D’excellents groupes pour cette soirée Eurostar Records, qui aurait toutefois peut-être gagné à commencer plus tôt afin d’attirer plus de monde.