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Working For A Nuclear Free City

Paris, Espace B - 8 février 2011

Live-report par Julien Soullière

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Il est 22h et Paplib tire sa révérence. Le jeune homme, aussi plein de bonne volonté qu’il soit, n’aura clairement pas marqué les esprits avec son électro-pop un brin bizarroïde, si ce n’est a fortiori celui-de sa petite amie, fervente supportrice de la première à la dernière note (vous pensiez être tranquille une fois aux toilettes ? Pas de bol, elle fait de la promo pour son compagnon là-bas aussi). D’autres, il est vrai, se sont contentés de moins.

Adossé contre le bar, admirant les recoins les plus sombres de la salle de concert affrétée au fin fond de l’Espace B, on attend patiemment l’arrivée des Working For A Nuclear Free City. Pas bien longtemps, au final, puisque voilà que déboule un dizaine de minutes plus tard Phil Kay et ses quatre compères. Que dire si ce n’est que les bougres ont l’air foutrement décontractés; une impression qui ne pourra qu’être confortée à la vue des dégaines d’éternels adolescents qu’arborent les mancuniens. Nos anglais ont écumé les salles d’ici et d’ailleurs depuis des années, et ça se sent : aucune pression, pas une once d’inquiétude dans leurs yeux, c’est bien simple, on a l’impression, somme toute assez agréable, d’être ici pour apprécier un concert donné par un groupe de bons potes, à destination de leurs potes.

 

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Les Working For A Nuclear Free City ayant toujours eu un gout prononcé pour les changements d’ambiances et de styles musicaux (c’est parfois plus calme, parfois plus énervé, par moments plus électronique, à d’autres plus post-rock), ils ne vont pas se gêner pour nous proposer ce soir un joli panachage de leur maigre, mais néanmoins solide, discographie. Histoire de montrer ce qu’ils savent y faire diront-nous.
Le concert, à proprement parlé, sera organisé en chapitres. Les anglais nous la jouent en effet « paquets de titres », et c’est avec le combo Black Rivers / Do A Stunt, tous deux extraits du récent JoJo Burger Tempest, que débute le show; un premier titre pour nous montrer que, non, Working For A Nuclear Free City, ce n’est pas que de l’instrumental, et un deuxième pour commencer à faire se déhancher les corps. Il faut dire que ce bon vieux Do A Stunt, avec sa galaxie de sons électroniques et ses affriolantes lignes de basse ne peut que prêter à danser. Nul doute, l’assistance, aussi peu fournie soit-elle (quand on vous dit que ce groupe est plus que confidentiel) est déjà sous le charme.

 

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Le guitares rock de Low rangées, on passe enfin au premier album, éponyme, du groupe, et ce par l’intermédiaire de la pop stellaire et lumineuse du bien nommé Quiet Place. Il faudra attendre encore deux titres avant d’avoir droit au premier morceau issu de Business Men & Ghosts (le double album qui marque les débuts de Working For A Nuclear Free City sur les terres de l’Oncle Sam; grosso-modo et à quelques titres inédits prêts, une réédition de leur premier album et de leur EP Rocket), mais toutes ces considérations en termes d’albums ne pèsent finalement pas grand-chose.
Ce qu’il y a de formidable ce soir, c’est que même si le groupe se plait à brouiller les cartes à coups de compositions labyrinthiques et/ou de cassures de rythme, il parvient toujours à garder l’attention de son public. Un public d’ailleurs peu sollicité ce soir, ce qui est peut-être un peu dommage. A bien y regarder, les grands gagnants de cette histoire seront les gens de la technique, qui auront le droit, eux, à quelques sollicitations en début de set. Un coup pour rehausser la voix, un coup pour que la basse se fasse plus présente. Par chance, ces quelques soucis d’ordre technique feront rapidement partie de l’histoire ancienne, et c’est sans accroc aucun que le concert des Working For A Nuclear Free City se déroulera devant une poignée de Parisiens conquis.

Ce soir, il n’y a pas eu d’ambiance démesurée, de showman hystérique, ou d’effets à la limite de la pyrotechnie, juste de la bonne musique, variée, et exécutée avec brio par un groupe on ne peut plus modeste. Les gars, vous revenez quand vous voulez !
setlist
    Black Rivers
    Do A Stunt
    Low
    Quiet Place
    Little Lenin
    Faster Daniel Faster
    Kingdom
    Asleep At The Wheel
    England
    Rocket
    Alphaville
    Forever
    B.a.r.r.y.
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