logo SOV

Belle And Sebastian

Belfort, Eurockéennes - 4 juillet 2004

Live-report par David

Bookmark and Share
Après les affiches quasi-parfaites des journées de vendredi et de samedi, le dimanche et sa programmation à tendance "métal" s'annonçait comme plus bruyante et un peu moins emballante : ceci dit, ça laisse au moins un peu le temps de flâner ce qui n'avait pas vraiment été possible avant !

Alors que les fous furieux d'An Albatross s'entendent déjà très bien de loin (!), la scène de La Plage accueille calmement et sous un soleil de plomb les allemands (vainqueurs d'un tremplin) de Serotonine, pour une prestation correcte de rock à guitare dominé par un chanteur à la voix agréable.
Mais le premier événement de la journée se déroule sous le chapiteau, avec le concert des intriguants Blonde Redhead: le trio livrera une bonne prestation mais laissa l'étrange sensation d'être un peu "entre deux styles musicaux": les ballades nappées de clavier et interprétées très haut par la chanteuse se mariant difficilement avec les entraînants morceaux plus anciens et donc plus rock tendance noisy. Agréable mais inégal.
La fin d'après-midi vu entre autres les Svinkels mériter leur statut de tête d'affiche et de présence sur la grande scène tant leur hip-hop fit autrement plus d'effet sur les amateurs que celui d'IAM le vendredi. Le métal (tendance Pantera) des français de X-Vision à la Plage s'avère réservé aux fans du genre tandis que Lust autre groupe français (de rock atmosphérique tendance Mogwaï cette fois) eu toute les peines du monde à passionner la Loggia.

Alors que les fans du Peuple De L'Herbe squattent la grande scène, les amoureux de pop anglaise affluent sous le chapiteau pour assister à l'un des événement de cette journée: la présence inespérée (dernier groupe rajoutée à l'affiche!) des britanniques de Belle And Sebastian. Leur prestation sera vraiment très plaisante et enthousiasma les nombreux amateurs acquis à leur cause. Dès le début du concert, le chanteur nous annonce qu’ils ont essayé de faire des reprises de heavy metal mais sans succès ! (effectivement quand ils ont vu l’affiche, ils ont du se demander ce qu’il foutait là !). A l’instar de Broken Social Scene, nombreux sont les musiciens sur scène puisque, sur certaines chansons, 13 personnes se partagent le boulot ! Violons, violoncelle, flûte tout les instruments traditionnels sont de la partie pour enrichir la pop magnifique et entraînante de Belle And Sebastian, qui a vraiment souvent de faux airs de Beatles notamment pour les morceaux tirés du dernier album. Chaque instrument apporte en fait une couleur particulière et ce set apparu finalement comme très agréable à l’écoute : pas de bandes pré-enregistrées chez les Belle And Sebastian, tout se passe en direct et en live, ça fait du bien !

Départ un peu prématuré avant la fin de leur show car l’autre évènement de la journée se passe à La Plage : tandis que les terroristes de Slipknot sont déjà en train de déchirer la grande scène (on entend les hurlements de La Plage, pour ceux qui connaissent l’implantation du site c’est assez fort !), de très attendus new-yorkais débarquent la nuit tombante : « Hello, We’re not Franz Ferdinand, We are The Rapture» nous annonce avec beaucoup d’humour le chanteur. Leur show sera parfait démarrant doucement avec quelques nouveaux morceaux puis basculant à partir de Love Is All pour finir en alignement de tubes parfait :Olio, Sister Saviour, Heaven et bien sûr le tube House Of Jealous Lovers. Un concert un peu court, sans rappel mais franchement dansant et emballant. Le chanteur peut énerver un peu sur disque mais sa voix haut perchée passe franchement impeccablement bien en live :l’un des meilleurs concert de ce festival.

Petit détour par La Loggia afin de faire l’expérience de la musique extrême de The Dillinger Escape Plan : difficile de rentrer dans leur monde même si les musiciens sont tous franchement des bêtes de scènes et des monstres de techniques (je ne ferai par contre aucun commentaire sur celui qui officie en tant que « chanteur » (sic !)). Epuisant pour les oreilles au bout de trois chansons…
Attente enfin de la tête d’affiche de la journée, les américains de Korn et leur nu-metal si particulier : 30000 kids les attendent depuis le début de l’après-midi et même si je n’arrive pas franchement à écouter un disque de Korn en entier à la maison, il faut reconnaître que la puissance qu’ils dégagent en live est franchement impressionnante… la fosse est tellement en mouvement que la poussière soulevée masque la scène à tous ceux qui sont derrière. Et puis, la set-list alignant les tubes n’est pas franchement légère (argh ce riff d’intro de Here To Stay !) mais terriblement efficace (Got The Life, Blind, Freak On The Leash, A.D.I.D.A.S). Quelques surprises seront également de la partie (le passage double grosse-caisse du One de Metallica ou bien une sympathique reprise d’Another Brick In The Wall avec solo de guitare au complet) et, au final, Korn a facilement imposé son statut de tête d’affiche et d’évenement majeur de la journée.

Au final, une édition 2004 des Eurockéennes franchement convaincante, avec une programmation variée et de qualité. Vivement l’année prochaine…