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Veronica Falls

Paris, Flèche d'Or - 4 mai 2011

Live-report par Amandine

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Une fois encore la programmation de la Flèche d'Or nous promet beaucoup, mais ce qui saute aux yeux ce soir, c'est probablement la diversité des quatre formations présentées. Il semblerait d'ailleurs que le public de ce mercredi soit à l'image de l'affiche : éclectique.

C'est une recrue du label clermontois Kütu Folk qui inaugure la soirée ; contrairement à la plupart de leurs petits camarades, Hospital Ships (du nom d'un titre des Flaming Lips) ne sont pas français mais américains. Sous l'impulsion de Jordan Geiger, également chanteur de Minus Story, cette formation folk nous délivre de douces pépites enivrantes. Aujourd'hui, il est accompagné de sa guitare acoustique mais aussi d'un joueur de mandoline, accessoirement choriste pour l'occasion. On comprend rapidement pourquoi Hospital Ships a été demandé pour assurer les premières parties de Shearwater : leurs compositions sont délicates et feutrées et l'amour se mélange délicieusement à la mort (comme dans la magnifique Phantom Limb).
Les deux compères ne sont pas des plus démonstratifs et charismatiques : assis face au public, les yeux dans le vague, ils ne s'adressent que rarement à leur auditoire mais qu'importe, leur prestation fait son petit effet : la voix aiguë et un brin nasillarde, à la manière de Daniel Johnston, sans le cheveu sur la langue et le passé psychiatrique, entremêlée, de temps à autre, du timbre androgyne et cristallin du deuxième chanteur laisse les plus rédhibitoires bouche bée. Une quarantaine de minutes de douceur pour commencer cette soirée qui s'annonce plus bruitiste.

Stupéfaction que d'apercevoir monter sur scène quelques minutes plus tard les quatre Écossais de Veronica Falls que l'on aurait aisément vus clôturer le bal. La chanteuse, petit carré avec une longue frange lui cachant les yeux et sa robe col Claudine, est aussi rétro que la musique que nous propose son groupe. En effet, le quatuor se place dans la mouvance shogaze et pop noisy ayant le vent en poupe ces derniers temps et dont un nom porte l'étendard : The Pains Of Being Pure At Heart.
Contrairement à ces derniers à qui ils sont régulièrement comparés, Veronica Falls semblent avoir mieux digéré leurs influences et ont réussi à s'en détacher pour créer leur propre son, à la fois sombre et entraînant, sautillant entre les 60s et les 80s. Forts de deux très bons singles, ils livrent, malgré les problèmes de son récurrents, un court mais très bon set, avec pour point culminant le déchirant Found Love In The Graveyard. Les spectateurs semblent comblés et tout le monde a hâte d'enfin profiter de plus nombreuses compositions une prochaine fois.

Times New Vikings, eux, ne font pas dans la dentelle et le trio commence pied au plancher, peut-être même un peu trop puisque la voix du batteur et de la claviériste flirtent souvent avec la fausseté. Malgré tout, le dynamisme de leurs titres garage a raison de ces quelques défauts. On pourrait citer un terme galvaudé, souvent utilisé à tort et à travers : lo-fi. Car il s'agit bien ici de compositions brouillonnes, faussement amateurs comme les aime le groupe. Même si l'ensemble manque de variations, il semble bon de se déhancher sur une musique énergique.
Trente petites minutes et puis s'en vont les guerriers vikings pour laisser place à O'Death, des Américains à l'éclectisme déroutant : imaginez un mélange de folk, d'americana, le côté festif relayé par le violon tout droit sorti d'un combo de jazz manouche et vous aurez une idée du résultat. C'est un joyeux bordel sur scène, c'est entrainant mais aussi un peu déconcertant en regard du reste de la soirée.

Dans des styles aussi différents qu'inattendus, la Flèche d'Or aura réussi, une fois encore, à nous offrir de belles découvertes.
setlist
    Bad Feeling
    Beachy Head
    The Box
    Misery
    Buried Alive
    Stephen
    Found Love In A Graveyard
    Wedding Day
    Come On Over
photos du concert
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