Ox.Eagle.Lion.Man.

Si le single Motherhood/Fatherhood, paru en fin d'année 2007, ne nous avait pas encore totalement consolé de la disparition douze mois plus tôt d'un des plus grands espoirs britanniques, Les Incompétents, l'arrivée très attendue d'un EP de cinq titres inédits, The Lay Of The Land; The Turn Of The Tide, pourrait bien marquer le début de l'irrésistible ascension de Ox. Eagle. Lion. Man dont le talent est une certitude désormais.

La donne est simple : la musique jouée par Ox. Eeagle. Lion. Man ne ressemble à rien qu'il ne nous ait été donné d'écouter depuis des mois. Partant de ce constat simple mais imparable, l'écoute de ces vingt cinq minutes d'un rock baroque, intense et puissant sur lequel se greffe la voix incomparable de Frederick Macpherson est un pur bonheur. La construction du disque, tout comme celles des cinq titres le composant, semble avoir été savamment orchestrée afin de mettre en avant la progression graduelle d'une certaine tension. Mieux encore, l'auditeur se voit ici placé sous une emprise vampirique grandissant avec le temps, étouffé par une ambiance proche du gothisme où les distorsions, sons d'orgues ou de claviers, et brusques changements de direction créent un tourbillon lyrique puissant et ébouriffant.
The Lay Of The Land; The Turn Of The Tide peut ainsi être tout autant oppressant que captivant, quand bien même certaines disparités peuvent être perçues plus ou moins clairement, rendant ainsi son appréciation moins évidente par instant. Les écoutes multiples de ce mini-opéra découpé en cinq parties tendent malgré tout à rendre l'ensemble cohérent au détriment des compositions en elles-mêmes, seul le complexe et psychédélique The Drowned And The Saved parvenant au final à tirer son épingle du jeu.

Sans atteindre le niveau de Motherhood et Fatherhood, ce premier essai de Ox. Eagle. Lion. Man regorge de subtilités le rendant pour le moins attrayant, faisant par la même occasion du groupe un bon espoir pour les années à venir.