Barringtone

Propulsé éphémèrement il y a trois ans sur les devants de la scène avec son ancien groupe Clor, l’épiphénoménal Barry Dobbin revient donc avec son nouveau projet nommé Barringtone. Exit les influences new wave et post-punk, le trio londonien composé de Dobbin, Connan Coolidge et Boomer Opperman s’en remet plus à une volonté de sortir un peu de tout ce qui leur passe dans le crâne. En mode foutraque et sans trop de queue ni trop de tête, à vrai dire.

Il suffit d’écouter le single Snake In The Grass – titre qui, en soi, nous laisse perplexe – et noter les premières paroles absconses, la structure à la fois pop et théâtrale de la mélodie, pour comprendre les pendants de la musique de Barringtone. Tout s’enchaîne pêle-mêle dans ce dédale musical où du freak-folk fonce droit sur des riffs metal, pour s’empêtrer dans des pseudo-refrains en crescendo. On ne sait vraiment trop à quoi se raccrocher tant les pistes se brouillent et se recouvrent pour ne finalement laisser que des amas vains de chemins empruntés, sans pour autant n’avoir conquis aucun d’eux.

La b-side Salad Of Despair ne nous donnera guère plus de satisfaction, si ce n’est de nous réconforter dans notre opinion. Flottant sur des sonorités synthétiques à la mode, Barringtone nous montre finalement la dure réalité de l’art. Encore assez empreint de la musique des feu Clor, Barringtone s’inspire d’un son qui piquait déjà allégrement dans l’héritage foisonnant des eighties. En quelque sorte, la boucle se boucle. « Rien ne se créé. Tout se transforme. Rien ne se perd ». Peu sûr de la dernière.