exlovers

Affublé d’un patronyme résolument romantique, le quintette exlovers débarque sur la scène britannique à pas feutrés, à l’image de son tout premier single d’influence très dream-pop atmosphérique. En effet, alors que la mode du moment est plutôt à l’hystérie synthétique d’un beat syncopé façon Foals, le combo dont le chant mixte n’est pas sans rappeler O’ Lovely Lie, dans un registre certes moins tourmenté et darkwave, nage à contre-courant de la majorité de ses contemporains en proposant des bluettes subtiles et délicates, aériennes et éthérées, teintées d’effluves rétro et nostalgiques.

Dès l’introduction minimaliste et presque jouée en sourdine du titre phare du single, Just A Silhouette, au nom fort à propos, on se laisse envoûter par une atmosphère ouatée et sirupeuse qui ne bascule pourtant jamais dans la mièvrerie ni dans le cliché. En effet, à défaut d’une grande originalité, la composition, portée par le duo de voix énergique, se déroule sur un rythme soutenu, grâce notamment à un jeu de batterie percutant et des accords électriques incisifs. Ainsi relève-t-on quelques relents shoegazer dans le chant et les guitares pures et nues.

Encore plus intimiste que son prédécesseur, le deuxième morceau semble flotter en apesanteur, à la fois hors du temps et de toute contrainte matérielle. Véritable petit joyau empreint de poésie et de légèreté, Clouds, au nom encore une fois prédestiné, nous transporte dans un voyage onirique rafraîchissant et touchant de naïveté et d’épure. En guise de coup d’essai, exlovers nous gratifie d’une ode à la rêverie très réussie, sans la prétention ni le caractère pompeux des réalisations de certains de ses homologues, bref, dans les plus grandes simplicité et authenticité. Et n’est-ce pas la qualité première d’un groupe que d’être soi-même, avec ses qualités et ses défauts, en un mot, d’être tout simplement humain.