Zulu Winter

Il est des groupes qui prennent sens instantanément, qui n’ont nul besoin de plusieurs essais pour convaincre, et qui, pour ne rien arranger, ne semblent pas suer à la seule pensée des hectolitres d’espoirs qui reposent si précocement sur leurs frêles épaules. Des escadrons de cette trempe là, on n’en croise heureusement pas tous les quatre matins. Comment, sinon, apprécier les bonnes choses à leur juste valeur ? C’est donc avec plus d’appétit encore que l’on déguste l’incroyable sucrerie proposée par Zulu Winter.

Véritable offense à toutes les formations rock qui fleurissent ici et ailleurs, Never Leave est d’une évidence qui confine à l’obscène. En un single seulement, les anglais vont plus loin que Foals en deux albums, ou que d’autres en une décennie, et démontrent avec panache qu’en musique, la jeunesse n’est pas nécessairement l’ennemi de l'excellence.
Bourrée de vitamines, la première galette de Zulu Winter sait aussi, et surtout, saisir l’opportunité offerte pas nos humeurs changeantes. Si le titre éponyme n’est pas sans évoquer une virée en terres indigènes un soir de pleine lune, tout rempli qu’il est de chœurs primitifs et d’effets électroniques singeant la flûte de pan, sa face B, elle, joue sur un tout autre registre : rappelant la formation précédemment nommée, époque Total Life Forever entendons-nous bien, Let’s Move Back To Front dévoile en effet une autre facette du groupe, plus dream-pop celle-ci, plus positive également.

Que dire de plus ? Zulu Winter sont venus, ils ont vu, et ont tout naturellement vaincu, sans, d'ailleurs, que l'on n'ait pu opposer la moindre résistance. Du grand art.