Theme Park

Dans la famille, en ce moment très active, des groupes se réclamant d’avant-garde, on demande à la table le cousin copieur.

Difficile d'affirmer si Theme Park est plus pop ou moins arty que les autres. Tout ce que nous savons, c’est que leurs compositions vont chercher du côté de Talking Heads avec leurs intonations légèrement World Music. Suivant les conseils de leur « papa », David Byrne, les gars de Theme Park pensent leur musique davantage qu’ils ne la jouent. Une façon de s’acheter une crédibilité intello à cout réduit ? Sans doute ! Pris dans le vertige qu’engendre Milk, la folie semble aussi désarticulée par le corps que par l’esprit. Et si le morceau transpire les heures d’écoutes de leurs ainés, il ne risque pas de passer l’hiver dans notre lecteur MP3.

Thème Park, pour être métaphorique, c’est un peu la baguette qu’on achète au boulanger du coin. Elle paraît bonne, elle l’est d’ailleurs, mais on a tellement peur qu’elle ne conserve pas cette chaleur et ce goût si parfait qu’on la consomme petit à petit sur la route du retour. Signé sur Luv Luv Luv, Theme Park génère la même gourmandise insatisfaite. Celle qui donne envie, mais dont on ne peut s’abreuver longuement. En effet, dans le cas de Milk, on préféra l’écouter vite parce que l’on sait qu’en prenant le risque du déjà-vu, le groupe s’expose à la multitude, tant les descendants des années quatre-vingt se sont multipliés ces derniers mois. Tout n’y est que faux-semblant, sans point de vue personnel comme si on lui avait retiré toute force symbolique.

Au fond, il ne lui manque qu’un peu de personnalité.