TOY

Il est souvent casse gueule de s’attaquer à un tout nouveau et tout jeune groupe, surtout quand celui-ci pose sans complexe son talent sur le comptoir et envoie nos oreilles tutoyer les sphères en offrant, dès son entrée en lice, un superbe échantillon son savoir faire avec le très glacial et très psyché Left Myself Behind.

Dans la lignée des S.C.U.M, The Horrors et autres Selfish Cunt, en moins excentrique, le quintette Toy délivre une belle énergie sombre, tout en crescendo. Ça démarre sur les chapeaux de roue avec une batterie, une basse et deux guitares qui se répondent coup pour coup dans des mélopées d’un clavier électronique qui n’est pas sans rappeler les premiers The Cure. Les voix de Tom Dougall et Maxime Barron empruntent aux Echo & The Bunnymen, sous couvert d’une production intelligente imposant des choeurs fantomatiques qui envoûtent l’auditeur et font mentir tout ceux qui pensaient que la période revival new wave s’était éteinte avec le retour du folk.

Passé les 4 minutes 30, ces voix s’éteignent définitivement pour laisser place à l’envolée des instruments dont le champ, libéré de toutes contraintes s’étend à perte de vue et jusqu'à près de huit minutes. Les potentiomètres encaissent les riffs ravageurs de Dominic O'Dair et les accords synthétiques glacées d’Alejandra Diez pour une ballade krautrock qui laissera comme un sentiment, rare, d’avoir mis le doigt et l’oreille sur un des groupes avec qui il faudra compter cette année. Les premières parties de The Horrors assurées l’année dernière renforcent encore un peu plus les fondations de ces tous jeunes Anglais.

Dans l’attente de pouvoir juger sur pied et en scène, et conforter un jugement très encourageant, il est recommandé l’écoute répétée et à fort volume de ce titre dont le téléchargement est offert ici.