Miles Kane

Mais qui arrêtera donc cet homme ? Âgé d'à peine 26 ans, le jeune Miles Kane originaire de Meols, un petit village anglais, n'imaginait certainement pas que l'avenir allait lui réserver un aussi beau début de carrière. Deux groupes derrière lui (The Little Flames et The Rascals), un autre s'apprêtant peut-être à bientôt retourner en studio (The Last Shadow Puppets) et, comme si cela ne suffisait pas, une carrière solo sous son nom qui prend son envol.

Après l'album Colour Of The Trap sorti l'année dernière, le classieux Miles a trouvé le temps, au milieu de ses innombrables concerts en tête d'affiche, en festivals, ou en première partie de ses amis les Arctic Monkeys, de préparer un EP intitulé, comme son titre d'ouverture, First Of My Kind. Pour sortir un peu de son image de gentil garçon, la pochette illustre le dandy dans une ruelle désertée du chaud quartier londonien Soho, comme sortant d'un magasin spécialisé pas vraiment recommandé pour la majorité de ses fans (ndlr : plutôt jeunes et féminines).

L'emballage c'est bien beau, mais qu'y-a-t-il donc à l'intérieur ? Quatre pistes qui n'excèdent pas quatre minutes chacune. Le premier morceau démarre sur une montée progressive de vingt secondes mêlant choeurs, trompettes et grosses cymbales avant de laisser place à la voix de Miles Kane. Ne dépareillant nullement avec ce qu'il a déjà proposé, Miles s'engage de nouveau sur la voie du revival d'un rock tout droit sorti des 60s. Les orchestrations y sont, bien sûr, pour beaucoup. La fanfare, qui souligne les passages où le chant se fait plus agressif, semble par instants croiser la route des synthétiseurs enfumés de Pink Floyd (il faut bien prêter l'oreille pour les entendre, j'en conviens).
Sur Night Runner, les paroles très répétitives et criées se frottent à une basse omniprésente. La guitare crisse, emprunte même quelques notes à Coldplay avant d'achever sur des effets de résonance issus d'une Bande Originale de western. C'est déjà la fin des morceaux originaux puisque vient le moment de la reprise avec Looking Out Of My Window. Là encore, les instruments dans le plus pur style swinging London version rock s'en donnent à coeur joie et permettent à Miles de reprendre ce titre de Tom Jones quasiment à l'identique (cris compris) en y ajoutant son timbre vocal et quelques passages parlés comme signature. Comme sur l'album, Colour Of The Trap conclut la tracklist. En version acoustique, encore plus dépouillée, la voix de Miles se fait moins douce et plus criarde accompagnée d'une seule guitare sèche comme enregistrée sans aucun artifice.

Au final, Miles Kane s'est offert une petite séance de répétition avant de retrouver son pote Alex Turner en enregistrant quelques morceaux plus mineurs qui auraient pu servir de faces B à des singles de The Last Shadow Puppets. Si l'ensemble est au final assez dispensable, il réjouira cependant les fans inconditionnels qui voient en Miles Kane la nouvelle star montante parmi les rockers émergents de la perfide Albion.