Just Jack

Just Jack... un nom qui fleure bon les films urbains londoniens et le quartier de Camden, les skate parks et les raves party. Initialement DJ de son état – comme beaucoup d'autres – il marqua l'année 2007 et les ondes des meilleures radios européennes avec le titre entraînant et calibré pour les dancefloors, Starz In Their Eyes.

Il nous revient en cette rentrée avec un EP, Winning, dont les quatre titres qui le composent sonnent somme toute très éloignés de son ancien hit. Plus question de faire danser sur des rythmes électro groovy ; Just Jack désire en découdre avec les meilleurs formations indietronica d'Angleterre et prouver qu'il peut également composer et écrire des titres dont il convient d'apprécier l'écoute, tout simplement.
Si Winning, titre éponyme de l'EP, fait figure de ballade sentimentalo-disco à la sauce Pet Shop Boys, épicée de percussions à l'attaque franche qui empruntent beaucoup à Hot Chip, ce n'est paradoxalement pas sur ce premier titre qu'il faut chercher la lueur dans ce nouvel opus du presque quadra Anglais. Si le flow et le ton du chanteur sont plus travaillés et plaisants à l'écoute, la basse ultra dominante sur une guitare en picking et une voix doublée de chœurs, c'est du déjà vu, surtout quand la mélodie ne nous apprend rien de nouveau...

Même constant pour Droids qui ne diffère réellement du premier titre que par l'ajout de percussions exotiques et un chœur éloigné qui tourne en boucle... La recette reste la même pour les ingrédients principaux et se ballade entre un funk essoufflé et un groove qui ne veut pas se réveiller. Il convient, a contrario, de se pencher plus sérieusement sur Inside. Tout le monde aura reconnu le sample du titre Confusion des New Order qui introduit la piste avec ses deux mesures synthétiques répétitives et qui se prolonge jusqu'à la moitié de celui-ci. Just Jack ose le piano pur pour accompagner le sample et emmener son titre dans un terrain ondulatoire exploité avec brio par les London Grammar, pour ne citer qu'eux. La tentative est séduisante et l'électro pop qui se cache dans ce titre (et dans une moindre mesure, dans le reste de l'EP) est convaincante.
Sur Minefield, le flow grave et paisible, pompé sur Mike Skinner (ou inversement), impose la marque de fabrique de Just Jack, mais ne parvient toujours pas à imposer une composition qui semble émaner d'un logiciel intelligent à qui deux ou trois indications permettraient d'aligner une succession de titres automatiques. Différents, mais tous basés sur les mêmes lignes de code.

Just Jack ne trouve pas la solution à l'équation consistant à conjuguer électro pop et une volonté affirmée de sortir des dancefloors pour s'imposer dans un registre plus funky et lyrique qu'il ne maîtrise pas encore tout à fait.