Cheatahs

Après un premier album éponyme sorti en 2014, les britanniques Cheatahs sont de retour avec Sunne, un EP de quatre titres inédits.

Celui-ci débute avec l'impeccable Sunne qui donne son titre à l'EP et s'apparente à une vague shoegazienne somme toute nettoyée de nuisances sonores. Pourtant, si le son est moins noisy que sur l'opus paru l'année dernière, la chanson contient un minimum de guitares couvertes de nappes synthétiques distordues qui lui procure un charme de pop song irrésistible. Son rythme plaisant nous évoque à la fois les Pale Saints et Chapterhouse, tandis que le timbre de Nathan Hewitt se rapproche assez de celui de Guy Chadwick de The House Of love.
Toutes ces références aux années 90 ne tarissent nullement sur les autres morceaux du disque puisque la chanson suivante, Campus nous renvoie cette fois à My Bloody Valentine, période Isn't Anything. Et si Sunne était propre et à la limite un peu gentillette, Campus s'apparente à une suite logique des travaux musicaux antérieurs des Londoniens.

La troisième plage, Controller, s'avère plus aérienne. Les coups percutants de la batterie dominent la composition. Toutefois les guitares ne sont pas pour autant en reste, même si elles s'avèrent moins omniprésentes que sur le morceau précédent. La mélancolie prédomine ici notamment avec le timbre de Nathan Hewitt joliment réverbéré. Le fantôme de My Bloody Valentine n'est pas une fois encore pas très loin, mais on pense aussi beaucoup à My Vitriol à l'écoute de ce morceau. No Drones au rythme bien plus rapide que ses congénères vient conclure cet EP. Celui-ci se trouve par la même occasion être le morceau le moins intéressant du disque, le moins mélodique également.

Sans être révolutionnaire, Sunne est un bon cru dans l'ensemble et on peut espérer un prochain album de Cheathas des plus intéressants d'ici la fin de l'année, on l'espère. Une seule chose reste en tout cas certaine : Shoegaze is not dead !