Ben Khan

Il y a tout juste un an, Ben Khan sortait son premier EP intitulé 1992, nous le retrouvons cette année avec un second sous le bras intitulé 1000. Si le titre de ce nouveau disque nous apprend bien une chose, outre que Ben Khan a un faible pour les chiffres, c'est qu'en effet nous sommes passés de 1992 à 1000 et qu'au passage nous avons bien perdu quelque chose.

Et pourtant, il démarre bien ce nouvel opus, avec le très énergique 1000 qui lui donne son nom. Petites réminiscences fifties dans le rythme, mais dans le son des synthés on est toujours dans ce qui semble être l'époque favorite du jeune anglais, les années 80. Une petite perle funky à souhait, où Khan pose sa voix tel un vieux baroudeur de la soul. On envisage déjà les ravages que le morceau fera sur les dancefloors.

Et c'est après que ça se gâte, car si le Jungle-esque Zenith porte bien son nom et s'inscrit dans la droite ligne majestueuse du premier essai, force est de constater que le niveau est clairement moindre pour les deux morceaux restants et que Red et 2022 Zodiac sont plutôt décevants : trop d'application technique et de linéarité. Alors, oui, c'est agréable à écouter mais ça ne marque pas ; il n'y a franchement pas grand-chose à retenir de ces deux « faces B ». Disparus, envolés le mystère et la légère noirceur de pistes telles que Eden ou la nostalgie magnifique d'un Youth. Sur son premier EP Ben Khan nous faisait voyager, il nous faisait rêver et là on reste un peu à quai.

Le talent est toujours là, mais la magie n'opère pas pleinement cette fois. Les mélodies ne viennent pas s'accrocher au fond du cerveau pour ne plus en repartir et on reste avec un sentiment d'inachevé. Mais comme souvent avec les meilleurs élèves, peut-être attend-on trop d'eux ? On espère avoir la réponse bientôt avec un album afin de pouvoir se faire une idée sur la longueur.