Chronique Single/EP
Date de sortie : 25.09.2015
Label :Memphis Industries
Rédigé par
Yassine, le 27 septembre 2015
Après Eagulls, un autre groupe sort ses griffes de la scène rock alternative de Leeds : Menace Beach.
S'il se présente avec un esprit volontiers décalé (le nom du groupe fait référence à un jeu vidéo), il n'est pas du genre à gaspiller son temps, ni son inspiration en studio. Après avoir dévoilé, en janvier, son tout premier album intitulé Ratworld, le quintette indie-rock mené depuis 2012 par les chanteurs Ryan Needham (guitare, chant) et Liza Violet (guitare, chant, synthé) revient déjà, huit mois plus tard, avec Super Transporterreum, un nouvel EP (après Lowtalker, en 2014) qui sort ce 25 Septembre sur le label indépendant Memphis Industries.
Durant une bonne quinzaine de minutes, la jeune formation prouve qu'elle a beaucoup d'audace et de générosité à revendre. Enregistré et supervisé par MJ (Matthew Johnson) du groupe Hookworms, les cinq titres reflètent une allure très college rock, avec un costume adolescent qui nous (re)plongent, non sans nostalgie, au coeur des années 90 : la plupart d'entre eux n'aurait d'ailleurs pas eu de mal à devenir l'hymne officiel d'une série phare, telle que Hartley Cœurs à Vif.
On se surprend aisément à vouloir danser (pour les plus sages) sinon pogoter (pour les puristes) entre les secousses d'une pop-grunge énervée (Ghoul Power), un shoegaze accrocheur (The Line), un riff méthodique épousant les escapades d'une guitare saturée (Radiate Me) et des refrains tels des chewing-gums auditifs qui viennent irrésistiblement se greffer à l'oreille et au cerveau (Super Transporterreum / Ghoul Power / The Line). Le synthé, au gré des notes psychédéliques (Hey Toupe / Radiate Me), apporte une touche mélodieuse à un EP, pour sûr, taillé pour le scène.
S'il pèche par son manque d'originalité, le groupe a en revanche le mérite d'avoir bien su digérer et mettre en valeur ses nombreuses influences anglo-saxonnes, pour un résultat final diablement entraînant.