Black Honey

Black Honey. Voilà un nom de plus à cocher dans la case des belles découvertes. C'est qu'il pourrait, ni plus ni moins, être l'une des révélations indie rock de l'année 2016. Après avoir attiré l'attention avec Madonna (2014), un premier EP de rêveries contées sous un mélange subtil de pop-shoegaze, le groupe basé à Brighton et mené par la chanteuse aux faux airs de Gwen Stefani, Izzi Braxter, était depuis attendu en tournant. Et pour être franc, ils ont bien répondu présent.

Headspin, leur nouvel EP, est du genre à faire forte impression dès la première écoute. Et ce d'autant plus lorsqu'on sait qu'il a été enregistré en deux petites semaines, à l'abri des regards indiscrets, dans une grange perdue au beau milieu de la Normandie. Un repli salutaire d'où ont pu jaillir quatre titres aux couleurs différentes mais complémentaires, dans un arc-en-ciel mélodique brillamment déployé entre noise généreuse, ballade vaporeuse et pop aux vibes cinématographiques.

All My Pride, premier titre dévoilé, lance les hostilités avec un up-tempo vigoureux, débordant d'énergie, où les guitares d'Izzy Braxter et Chris Ostler s'en donnent à cœur joie. Headspin, chanson éponyme, nous fait monter graduellement en tension au cours d'une lente orchestration où surgit le jeu de basse de Tommy Taylor. On Your Time relance par la suite la machine avec une pop noise au terminus exaltant, avant que Swing Mocking, ballade mélancolique qui tombe à pic, ne referme le rideau en douceur en offrant toute l'étendue de la gamme vocale de Izzy B.

Alors oui, disons-le sans crainte : dans le petit monde enchanté du DIY, Black Honey vient de placer la barre très haute, avec un EP tranchant, convaincant, accrocheur, qui laisse présager de belles suites dans les idées... avec la perspective d'un premier album dont les bases semblent être enfin posées. Il n'y a plus qu'à prendre son mal en patience et faire tourner en boucle, avec le sourire.