Maxïmo Park

Après Bloc Party en début d'année, c'est au tour de Maxïmo Park d'opérer une véritable (r)évolution à l'occasion de la sortie de leur second album, allant jusqu'à briser l'image de groupe à singles trop rapidement collée sur leur dos. Et ce n'est pas pour nous déplaire...

Là où A Certain Trigger se résumait pour beaucoup comme une collection de puissants singles (Apply Some Pressure, Graffiti, Going Missing, I Want You To Stay), édités puis réédités au fil des mois, Our Earthly Pleasures se démarque par son homogénéité. La formation de Newcastle propose ainsi une collection de compositions aux mélodies travaillées et portées par le chant et les paroles romantiques d'un Paul Smith toujours aussi inspiré et au phrasé inimitable. Un disque qui, s'il paraît moins immédiat que son prédécesseur, dévoile bel et bien ses charmes sur la durée.

La production de Gil Norton, judicieusement préféré au stakhanoviste Paul Epworth, est en adéquation parfaite avec le disque. Simple complément par le passé, Lukas Wooller et ses claviers s'imposent ainsi en force tout en adoptant une démarche et des sonorités plus classiques. Quand bien même Girls Who Play Guitar, transition entre les deux albums, The Unshockable et l'explosif single Our Velocity se basent majoritairement sur les riffs de Duncan Lloyd, nombreuses sont les compositions portées par l'instrument à touches, à l'image de Books From Boxes, By The Monument, du single en puissance qu'est Your Urge et de la « french touch » du disque, Parisians Skies.

Sans renier leurs racines, et avec une véritable prise de risque, Maxïmo Park confirment à travers Our Earthly Pleasures leurs bonnes dispositions passées. De quoi convaincre dans les mois à venir le difficile public français !