King Adora

King Adora avait sans doute cru pouvoir s’installer sur le trône avant même d’en démontrer les moyens. Une poignée de singles plutôt réussis, des fans « on ne peut plus hardcore » aux quatre coins du royaume, un look à poser dans tous les magazines et à être épinglé sur tous les murs des adolescentes rebelles et peinturlurées d’outre manche … Mais voilà Maxi Browne et ses acolytes sont vite redescendu à la triste réalité. Celle de leur véritable rang, ni roi, ni prince, ni même prétendant à la couronne, tout juste simple soldat. La faute à un premier album Vibrate You raté, bancale que seuls quelques titres tiraient vers le haut. En vain.

Trois ans plus tard et après avoir surmonté bien des galères (problèmes de maison de disques, rumeurs de split, inactivité totale …), le combo de Birmingham réapparaît dans la plus grande discrétion, bien loin de tout le buzz qui avait accompagné leurs tonitruants débuts. A la plus grande joie de leur fans bien sur, mais aussi au plus grand désespoir du reste de la population. King Adora c’est un peu comme le PSG, quelques uns adorent, tout le reste déteste.

Alors que vaut réellement Who Do You Love ?. Cette fois les anglais ne semblent pas être retombé dans le piège de Vibrate You, pas de méga tubes à la Smoulder ou Bionic, encore que certains titres sont des hits potentiels, mais un ensemble bien plus cohérent et d’un niveau global largement supérieur.

King Adora n’ont pas réellement changé, ils sont juste un peu meilleurs, leurs caractéristiques sont toujours les mêmes, un glam rock teinté de punk, rapide, brutal avec une voix criarde ou plaintive, des mélodies qui se relèvent par moment entraînantes, mais aussi parfois ennuyantes voir terriblement niaises (on reconnaît bien là le côté Manics). Le point positif reste quand même que Who Do You Love ? parvient à capter et à retransmettre l’énergie live du groupe (leur inévitable point fort).

Bien sur King Adora sait jouer sur les clichés : avec leur look savamment étudié, un mélange de tout ce que le rock a produit de plus hideux ces derniers années : Brian Molko, Richey Edwards ou Marylin Manson. Mais cette fois ils pourront se vanter d’avoir quelque chose à présenter autres que des paillettes et des prestations live convaincantes.

Et si Who Do You Love ? s’égratigne vite au fil des écoutes … il peut s’avérer entraînant, dansant, chantant, remuant … Un disque à écouter, à ranger très vite et à ressortir à l’occasion.