Monster Bobby

À l'écoute des deux premiers titres de Gap, il est difficile de croire que Monster Bobby compose et tourne avec les Pipettes. Les 28 premières secondes commencent de façon très expérimentale, difficile à mettre dans une case. Ça serait de la « pop/glitchtronica » d'après la maison de disque. S'il fallait en juger par le deuxième titre, The Closest Experience To That Of Being With You Is The Experience Of Taking Drugs, la Glitchtronica serait le genre de musique que l'on fait écouter à son pire ennemi en prenant bien soin de quitter la pièce pour ne pas à son tour attraper mal à la tête.

Heureusement pour nos oreilles, le reste de l'album sonne beaucoup plus pop que glitchtronica. Sur Blah Blah Blah (give up) et Bedtime Baby, on dirait presque du Belle & Sebastian mais on a l'impression que dès qu'une chanson sonne trop pop, Monster Bobby se sent comme forcé de rajouter des sons bizarres pour les rendre plus intéressantes comme sur I Live For Your Fleeting Touch. Au contraire, il devient plus difficile de les écouter et de faire attention aux paroles, plutôt caustiques et originales au demeurant (3 Days, 14 Hours, I Heard You Move Away).
De plus la plupart des chansons sonnent comme des démos inachevées. Let's Check To A Hospital Together et You Going Out semblent êtres coupées après à peine plus d'une minute sans raison particulière.

Si Monster Bobby arrive très bien à transporter ses chansons sur scène, son premier album est plus proche du gribouillage que de l'œuvre d'art. À vouloir trop se différentier de ce qui se fait actuellement, il perd l'humour et la simplicité qui font le charme de ses prestations scéniques.