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Klang

No Sound Is Heard

Klang - No Sound Is Heard
Chronique Album
Date de sortie : 17.05.2004
Label : Blast First
4
Rédigé par Jérôme, le 13 juin 2004
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Voici enfin les débuts tant attendus sur disque pour Klang, après la sortie voilà presque un an de l’EP Love qui suscitait déjà un vif intérêt pour ce groupe enmené par Donna Matthews, connue entre autre pour avoir passé quelques années aux côtés de Justine Frischmann et d’Elastica, avant de quitter le groupe en 1999.
Isabel Waidner à la basse et le japonais Keisuke Hiratsuka à la batterie rejoignent Donna Matthews pour former Klang en 2003, et rapidement le groupe fait parler de lui en Angleterre, se permettant même de jouer avec Sleater Kinney, Wire, Erase Errata et récemment Electrelane.

Autant avertir tout de suite ceux qui attendaient de Klang une simple alternative à Elastica, avec des morceaux pop énervés voir punk, le groupe de Donna Matthews s’aventure plus dans des mélodies délicates et minimalistes. Divergeant de point en point avec tout ce qu’on était susceptible d’attendre de cet album, surtout après l’écoute des débuts de Klang où certaines compositions comme Outside My Area ou Love étaient imprégnés d’une énergie sans rappeler Kaito ou - et oui encore eux - Erase Errata.

Et si ce côté minimaliste est surprenant, il s’avère avant tout lucide et devant la cohérence de l’album il prend une dimension non soupçonnée. En effet le disque fait preuve d’une précision et d’une maturité troublante pour un premier essai, un coup de maître pourrait on même s’avancer à dire. Il donne un nouveau sens au silence, No Sound is Heard devient une évidence de plénitude dans lequel Klang nous enferme avec habileté et dont on ne se plaindra pas une seconde.

No Sound is Heard est la première errance dans ce paysage sans bruit empreint d’une inspiration débordante et laissant place à l’imagination, car le silence ne rime pas avec vide et ennuie ici, bien au contraire. La preuve avec les très prodonds As Is It ou As These Things Happen qui font preuve de beaucoup d’audace pour finalement atteindre l’essentiel, une ambiance irrésistible dans laquelle on s’abandonne à oublier le « manque » de cordes de guitare et de saturation qui font rage actuellement. Ici Donna Matthews à la guitare oscille entre quelques notes haut perchés et quelques petits solos qui suffisent amplement pour les mélodies de No Sound Is Heard où tout bruits parasytes semblent définitivement à exclure. Et même si sur Waiting la guitare et la basse semble à quelques reprises mises à contribution de façon « bruitiste » cela n’est qu’illusion.

L’hypnotique We Step Softly fait appel à quelques sons electroniques, là encore rien d’excessif dans un soucis de ne pas gâcher le son très soigné de l’album. La voix de Donna Matthews est toujours parfaitement dans le ton, toujours avec ce souci de simplicité elle est souvent à la limite du parler et parfois un peu plus chantonnante comme sur Would be is so now.

L’album fait preuve d’une forte constance, impeccable du début à la fin sans déroger à cet esprit minimaliste, véritable mot d’ordre du disque. Sans prétention, Klang signe ici un album parfaitement maitrisé dans lequel le groupe semble avoir mis beaucoup de lui même et d’authentisme. Un minimaliste qui pousse à la réflexion, le silence parle souvent plus qu’on ne le pense.
tracklisting
    1. No Sound Is Heard
  • 2. Waiting
  • 3. As It Is
  • 4. As These Things Happen
  • 5. Help Is On It's Way
  • 6. We Step Softly
  • 7. Teach Me
  • 8. Good & Evil
  • 9. In Division
titres conseillés
    No Sound Is Heard, As It Is, Good Evil, We Step Softly
notes des lecteurs
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