The Aliens

Entre rock progressif et pop psyché, la reconversion de trois ex-Beta Band en une curieuse entité, la bien nommée The Aliens, percute le paysage sonore ambiant comme une météorite phosphorescente, aussi surnaturelle et inattendue que la résurrection de Syd Barrett. Quoique...

En 2007, un bout de noyau du Beta Band sortait un premier album sous l'égide de leur nouveau groupe : The Aliens. Barré, aux revendications clairement psychédélique, le groupe se targue d'un premier opus Astronomy For Dogs, une étrangeté qui aura du mal à trouver sa place parmi les têtes d'affiches de l'année, toutes plus énervées les unes que les autres avec des titres de 3min30 maximum. En clair, cette année, The Aliens persiste et signe avec un nouvel album de trouvailles psychédéliques et progressives, Luna, bien décidé à faire entendre ses sons qui mettront d'accord les amateurs de Mogwai, Animal Collective ou même Pink Floyd.

Tout commence par Bobby's Song et ses 10 minutes d'hallucinations sonores. L'harmonica et les voix évangéliques qui illuminent le morceau dès les premières secondes oscillent entre l'acid rock de My Bloody Valentine, et la pop des Beach Boys. Le morceau est progressif et part en vrille quand surgit une flopée de mouettes hystériques sur un accordéon voyou. Où sommes-nous ? En plein paysage surnaturel ? Au beau milieu d'une révolte de militants pacifistes ? La scène se situe bientôt au beau milieu d'une église, avec les évangéliques Amen et Theremin. Bien heureusement quelques repères s'offrent aux plus cartésiens d'entre nous avec Magic Man, premier single issu de l'album, sorte d'inédit d'Archive, et le floydien Dove Returning.

Véritable odyssée 60's avec le notamment charismatique, Sunlamp Show, l'album est une ode au rock psyché dans un mode plus raisonnable et raisonné qu'il n'en a l'air dans sa première partie, allant davantage vers le récit post-traumatique de l'acide que vers le strike neurologique provoqué en pleine euphorie. Simplement délirant.