logo SOV

The Irrepressibles

Mirror Mirror

The Irrepressibles - Mirror Mirror
Chronique Album
Date de sortie : 11.01.2010
Label : V2/Cooperative Music
4
Rédigé par Emeline, le 16 janvier 2010
Bookmark and Share
The Irrepressibles : le nom sonne rock, électrique ou punk, voire presque désinvolte. Et pourtant, la musique de cette formation anglaise ne se rapporte en rien à ce genre de suggestions a priori. Car les dix membres de The Irrepressibles représentent plutôt à la pop lunaire et angélique ce que sont les Rolling Stones au rock : de talentueux représentants.

Pour les amateurs de grosses guitares, de titres up-tempo ou de batteries qui tambourinent, passez donc votre chemin. Vous ne trouverez rien, ici, pour vous retourner le cœur. En revanche, les adeptes d'Antony & The Johnsons – formation à qui les Anglais empruntent sans conteste – ou d'Elbow peuvent déjà prêter une oreille plus attentive à ce Mirror Mirror. Ils y trouveront un disque contemplatif, orchestral et dramatique, qui vient embellir et rafraîchir de la plus belle des manières notre entrée musicale dans l'année 2010, jusque là légèrement monotone et insipide.

Déjà présenté sur scène en novembre dernier lors du Festival des Inrockuptibles à la Cigale, à Paris, ce premier album de The Irrepressibles représente bien plus qu'une compilation de chansons. Il se rapproche d'une œuvre au sens le plus abouti, noble et complet du terme. Car tout, dans ce groupe, respire la liberté créatrice ; il y a de l'inventivité et/ou un élément accrocheur ou distinctif derrière chaque composition : une certaine théâtralité épique habite par exemple My Witness et Anvil, tandis que des réminiscences de musique classique empreignent les parties de cordes de My Friend Joe. Plus tard, c'est l'ambiance cinématographique et cotonneuse d' I'll Maybe Let You qui vient se contraster avec la mélancolie de Forget The Past - un hymne presque overheadien sur les couplets, puis avec l'énergie féérique de Nuclear Skies, un morceau rappelant sans mal la sacralisation d'Arcade Fire ou le coté aventureux d'Andrew Bird.

Si certaines influences restent cependant très (trop ?) évidentes - notamment celle d'Antony Hegarty, à qui Jami McDermott, le chanteur de The Irreppressibles, a volé la voix d'androgyne -,la structure des chansons, changeante et imprévisible, et la richesse de leurs arrangements, permettent d'écouter l'album d'une traite et de le traverser comme si nous étions les randonneurs d' un chemin semé d'obstacles. L'opportunité de s'aventurer dans un parcours sinueux et captivant au gré duquel notre palette d'émotions est largement mise à contribution, que ce soit dans les moments d'accalmie (le beau et céleste The Tide ou le titre en conclusion In This Shirt) que dans les espaces-temps les plus propices à l'hallucination (le fougueux et cartoonesque Splish ! Splash ! Sploo !).

Grâce à son sens implacable de la mélodie et du rythme, et à son armada d'instruments (cor, flute, saxophone, clarinette, violoncelles, piano...), le groupe prouve en une dizaine de chansons que le relatif engouement ayant suivi sa venue française n'était pas qu'un simple feu de paille, mais véritablement les prémisses d'un succès qui ne devrait pas tarder à s'étendre plus largement en Europe.
tracklisting
    01. My Friend Jo
  • 02. I'll Maybe Let You
  • 03. In Your Eyes
  • 04. Anvil
  • 05. Forget The Past
  • 06. Knife Song
  • 07. My Witness
  • 08. Nuclear Skies
  • 09. Splish! Splash! Sploo!
  • 10. The Tide
  • 11. Transition Instrumental
  • 12. In This Shirt
titres conseillés
    Splish ! Splash ! Sploo !, Nuclear Skies, In This Shirt
notes des lecteurs
Du même artiste