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Fujiya & Miyagi

Ventriloquizzing

Fujiya & Miyagi - Ventriloquizzing
Chronique Album
Date de sortie : 17.01.2011
Label : Full Time Hobby/PIAS France
35
Rédigé par Julien Soullière, le 4 janvier 2011
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Confidentiels s’il n’en faut, dans notre pays du moins, Fujiya & Miyagi sont pourtant loin de leur coup d’essai, l'étrangement nommé Ventriloquizzing n’étant rien de moins que leur quatrième effort studio. Un nouvel album, imparfait, qui rassure autant qu’il effraie : si la bande à David Best n’a heureusement pas été soignée de sa douce schizophrénie, le ciel s’est visiblement obscurci au dessus de Brighton et de Sacramento (où le disque a été enregistré aux côtés de Tom Monahan, qui a notamment travaillé avec Au Revoir Simone et Vetiver).

En effet, Ventriloquizzing est bien plus sombre que ses prédécesseurs, et des sonorités angoissantes du titre éponyme aux chœurs fantomatiques de Universe, en passant par les percussions menaçantes du très efficace Sixteen Shades Of Black And Blue, c’est un véritable linceul de noirceur qui drape les onze compositions proposées par le groupe. Pas que ce dernier n’ai jamais fait preuve de son goût pour l’inquiétant, mais celui-ci n’avait jamais été exprimé de manière aussi franche et décomplexée. C’est maintenant chose faite, sans pour autant que le quartet oublie d’arroser ses textes d’une bonne dose d’humour (noir, forcément), sans qu'il oublie non plus de laisser transparaitre son côté le plus groovy au détour de certains titres (Cat Got Your Tongue en tête).

Si l’ambiance pesante qui émane de Ventriloquizzing rapproche ce disque de la dernière livraison de The Phantom Band (l'excellent The Wants, à découvrir si vous ne le connaissez pas déjà), les écossais ont une folie expérimentale qui fait défaut aux Fujiya & Miyagi, et c’est sans doute là que le bât blesse.
La formation de Brighton est en quelque sorte la personnification de la force tranquille, du self-control musical, et, effectivement, tout se déroule ici sans vagues ni coups d’éclats, au sempiternel même niveau, à l’instar des chuchotements proférés tout du long par David Best. Alors oui, les titres présents sur Ventriloquizzing sont de bonne facture (à l’exception peut-être de Spilt Milk), les variations existent (le clavier façon The Doors sur Minestrone, les sonorités japonisantes sur Ok) ainsi que le plaisir, mais tout ça aurait gagné à être plus surprenant, plus insaisissable.

La frontière entre homogénéité et redondance est finalement ténue, et Fujiya & Miyagi devront sans doute faire plus attention encore à l’avenir. On n'est jamais à l'abri de rater la marche.
tracklisting
    01. Ventriloquizzing
  • 02. Sixteen Shades Of Black And Blue
  • 03. Cat Got Your Tong
  • 04. Taiwanese Boots
  • 05. Yoyo
  • 06. Pills
  • 07. Ok
  • 08. Minestrone
  • 09. Spilt Milk
  • 10. Tinsel & Glitter
  • 11. Universe
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    Ventriloquizzing, Sixteen Shades Of Black And Blue, Tinsel & Glitter
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