Sea Power

Avant de sortir leur quatrième véritable album, British Sea Power ont pris de nombreux détours : la bande originale d’un documentaire sur des pêcheurs des années 30s, d’un ennui terrible, et un EP de quarante minutes, pas toujours des plus heureuses. Heureusement, ce groupe empreint d’imagerie rétro a le respect des traditions et le format album est sacré.

Il revient à des compositions plus classiques et plus intéressantes où des guitares électriques flamboyantes soutiennent les histoires racontées par le chanteur. Les chansons s’enchaînent dans un ordre précis avec des progressions dans les morceaux... et entre les morceaux. Moins rock que le bien nommé Do You Like Rock Music, les guitares y gardent une bonne place, avec en prime l’ajout du violon d’Abi Fry qui a joué avec Bat for Lashes.
Valhalla est le paradis des Vikings, et comme tous les paradis, il se mérite. A la première écoute, l’oreille a du mal à pénétrer dans cet univers pourtant pop mais protégé par un mur du son discret et des compositions sophistiquées sans être grandiloquentes. L’album commence par Losing Control, un morceau politique qui commente l’actualité récente (TVA anglaise, protestations étudiantes) rappelant que ces musiciens sont bien avec nous, même s’ils aiment à s’enfermer dans la campagne du Sussex ou sur l’île de Skye En écosse dans des costumes d’un autre temps.
Des premières écoutes se dégagent quelques titres comme Luna et Mongk II dont les accords mineurs séduisent immédiatement. Ecouté en boucle, Living Is So Easy, soutenu par un clip simple, rentre facilement dans la tête. A chaque passage elle se dévoile un peu plus, à l’image de cet album qu’il faut persister à écouter.

Sur la durée, il n’y a rien à jeter. Le groupe dit avoir travaillé jusqu'à ce que l'argent manque pour acheter le fuel de chauffage, c'est un heureux accident car on sent que les musiciens auraient encore pu rajouter des couches et ciseler les morceaux. Au final, l'album est abouti tout en gardant sa spontanéité et son authenticité rock.