Beat The Radar

Tout commence comme un mensonge. Un million de personnes différentes selon Beat The Radar. Le dernier rapport de l’ONU en annonce sept milliards, lui. Le radar a l’air défectueux chez les Anglais de Manchester, signés chez Akoustik Anarkhy. Ils sont quatre, jouent une pop-rock indie et sortent leur deuxième album A Million Different People.

Si l'on devait décrire ces quatre mecs, on dirait que ce n’est pas un groupe de violents, non. A dire vrai, ce serait plutôt le contraire. De grands sensibles, voilà tout. Leur musique est charmante, à l’image de Eyes, guitares claires et chant pop. C’est sans aucun doute la chanson qui tire son épingle du jeu. Elle possède ce côté lo-fi et mélodique qui lui donne un caractère chaleureux et innocent, dans la même veine que The Pains Of Being Pure At Heart (America). Le genre de chanson qui nous rappelle une de ces filles dont on a été amoureux pendant le lycée. Le genre de chanson qui sent la jeunesse éternelle, le parfum et les robes à carreaux.

Une recette que l’on retrouve tout au long des onze chansons qui composent cet album, il est vrai un peu répétitif, et sans réelle imagination. La voix du chanteur est plutôt commune, mais soulignons le fait que cet album est réellement lumineux. Sleeping On The Moon ressemble à ces petites lumières qui tourbillonnent et se reflètent à l’infini dans une galerie de miroirs, ou à ces perles qui s’entrechoquent dans la nuit, éclairées par le doux reflet d’une lune argentée. Une belle chanson.
Mais toutes ces démonstrations de naïveté deviennent gênantes à l'écoute de You Need Us. Rien de pire qu’un xylophone à ce moment-là. Heureusement, le quatuor se rattrape pour le dernier titre de l'album, A Million Different People, débordant d’énergie et de bonnes intentions. Et toujours cette lumineuse sensibilité. Une chanson qui sent le post-punk et qui a l’allure d’un single, sans l’ombre d’un doute. Ce groupe en a encore sous le pied.

A Million Different People est le genre d’album que l’on écoute une ou deux fois lorsqu’il fait beau, surtout au printemps ou en été, et que l’on oublie quelques semaines plus tard. Non pas parce qu’il est mauvais, tout simplement parce que l’on est passé à autre chose. Réussi mais loin d’être parfait. Agréable mais pas transcendant, car le tout manque de caractère et donne une impression de déjà vu.