Chronique Album
Date de sortie : 01.04.2013
Label : Rough Trade
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 2 avril 2013
British Sea Power est un groupe attachant qui évolue dans son monde et sort de sa campagne seulement pour défendre ses disques depuis dix ans. Le groupe, dont le line-up a très peu évolué, fait partie de ceux qui murissent lentement, et si on exclut leurs Bandes Originales, aucun album ne s’est distingué par un changement ou une évolution radicale de leur style.
Dans leur propre tradition, ce nouvel album est un classique. Ce n’est pas leur plus original, mais le plus travaillé. Au niveau des compositions d’abord puisque tout au long de l’année dernière le groupe a enregistré une trentaine de titres sortis sur six EPs dépouillés et bruts. De ces titres, un tiers ont été réenregistrés à Brighton, puis mixés à Londres par Ken Thomas dont le CV fait rêver (David Bowie, Wire, Sugarcubes, PiL, Sigur Ros...). La production est précise et les chansons prennent toute leur ampleur, laissant chaque instrument s’exprimer pleinement, y compris les cuivres.
Pour les compositions, le groupe montre tout son savoir-faire et enchaine titres lents (Hail Holy Queen), plus rapides (K-hole) ou les morceaux épiques dont il a le secret (Monsters Of Sunderland). Au-delà de la technique, c’est une grande sensibilité qui se dégage de ces chansons. Loving Animals, résume à lui tout seul les talents du groupe, un grain de folie, des mélodies finement ciselées qui vous attrapent aux tripes et de belles envolées.
Cet album a juste le défaut de sa qualité, une très bonne linéarité, mais pas de très grands morceaux comme le groupe sait pourtant en créer. En revanche, il n’y a pas non plus de temps morts, chaque titre a sa propre personnalité et raconte son histoire comme autant de nouvelles. Son nom, Machineries of Joy a d’ailleurs été emprunté à un recueil de Ray Bradbury.