The Courteeners

Et de quatre pour The Courteeners. Jamais vraiment dans les premières places parmi la liste d'albums indispensables à écouter, les disques du quatuor mancunien – notamment depuis Falcon – sont plutôt du genre à se laisser défiler en background pendant que l'on passe l'aspirateur. C'est dire le peu d'importance que l'on accordait à ce quatrième opus. Et pourtant...

Disons-le d'office : Concrete Love ne réinvente clairement pas l'amour. Il apporte cependant quarante-six minutes d'un grand intérêt pour un groupe un peu oublié ces dernières années. A commencer par White Horses qui ouvre l'album sur une mélodie forte et groovy, porté par un Liam Fray inspiré. Plus mature que ses prédécesseurs, Concrete Love prend à revers les plus connaisseurs en proposant une musique plus ambitieuse et un renouvellement bienvenu tout au long du disque. Ainsi, l'on peut entendre une rencontre étonnante entre un electronica doux et des cuivres entraînants sur International, tandis que Black & Blue délivre une cadence punk offrant un beau contraste avec la voix calme et profonde du leader.

Plus loin, ce sont Next Time You Call et Saboteur qui gardent éveillé. Plus proches du son habituel du groupe, ils se démarquent toutefois en proposant des mélodies et refrains imparables. Entre-temps, le groupe se démarque d'Oasis le temps d'un Summer, pour aller se promener du côté de Blur : plus décomplexé et enjoué, le titre est un vent de fraîcheur parmi des compositions plus rock et structurées.
Cela n'empêche pas le groupe de toujours conserver ses racines britpop, découvertes dès le premier album St. Jude. The Courteeners retombent ainsi de temps en temps dans leurs travers, c'est-à-dire une pop un peu vieillotte et déjà entendue des centaines de fois, de How Good It Was à Dreamers en passant par Small Bones.

Concrete Love offre au final une diversité assez surprenante pour un groupe que l'on pensait à jamais figé dans la britpop des années 90. Tout en gardant en filigrane la ligne pop rock qu'ils affichent depuis leurs débuts, The Courteeners puisent à présent dans des influences plus actuelles et diverses, permettant de se renouveler après le sur-place des deux précédents opus. Une bien belle surprise donc pour un disque que l'on n'attendait clairement pas au tournant !