Johnny Borrell

Johnny Borrell et ses Zazous sont officiellement de retour avec un deuxième album intitulé The Atlantic Culture. Toujours aussi déjantés, toujours aussi atypiques, et toujours à des années lumière de Razorlight, Johnny Borrell et ses acolytes continuent sur le chemin ouvert depuis Borrell 1, premier album en solo, sorti il y a un petit moment maintenant.

L'ex-Razorlight poursuit son exploration des genres musicaux, mélangeant le tout, pour en sortir un opus éclectique. Un peu de jazz, un soupçon de rock, une légère touche de gospel, du blues... En bref, Johnny Borrell pioche parmi toutes ses influences, ne se limitant pas à un seul genre. Cette originalité n'avait pas trouvé le succès escompté à la sortie de Borrell 1, et c'est bien dommage car même si on est loin des tubes de Razorlight, ce modeste premier album avait le mérite d'être authentique. Mais le petit plus de ce projet restait les performances scéniques de ces drôles de zazous. D'ailleurs, les Zazous (en référence à une mode qui sévît en France dans les années 40's qui affiche un amour pour le jazz jusque dans le look, pour exprimer une forme de résistance face aux drames liés à la guerre) n'ont pas changé. Fidèles à Johnny Borrell, les musiciens continuent de distiller leurs notes de saxophone, violon ou percussions.

Ce nouvel opus est cette fois-ci l'album non plus de Johnny Borrell seul, mais bien de Johnny Borrell & Zazou. The Atlantic Culture rassemble les titres des précédents EPs sortis après Borrell 1, tels que The Artificial Night, The Camera Song ou la reprise du titre de Bob Dylan, Man Gaves Names To All The Animals.
Parmi les titres à remarquer, il y a Ego Song, chanson mutine qui finit par un solo de saxophone terriblement jazzy. Mais aussi We Cannot Overthrow qui - surprise - se trouvait déjà sur leur premier album. Le titre est semble-t-il différent, mais il faut avouer que la différence n'est pas flagrante, si ce n'est l'ajout des cordes. Mais peu importe, le pouvoir de ce joli slow fonctionne sur ces deux versions. Plus loin dans le disque, c'est Bastida Cantina qui titille notre oreille avec ses notes de banjo et de saxophone. Zazou's Theme est un titre instrumental qui résume parfaitement la personnalité de ces zazous hors du commun. Violon et saxophone introduisent délicatement le morceau avant de partir dans des sonorités plus jazzy et entêtantes. Le groupe semble nous crier « Let's dance ! ».

En revanche, certains autres titres ne décollent pas, comme c'est le cas de 60 Thompson, balade amoureuse écrite pour l'ex-copine non moins célèbre de Johnny Borrell, Kirsten Dunst. La chanson ne présente aucun relief, elle est oubliée sitôt qu'elle est entendue. Black Dog est quant à lui plutôt redondant, même si la guitare répétitive est plutôt enivrante. Petite surprise : Passion Flower qui devrait vous rappeler quelque chose. Vous ne trouvez pas ? Il s'agit de l'air d'une chanson de Dario Moreno, Tout l'Amour, qu'on a tous entendue une fois (au moins dans une vielle publicité pour l'huile d'olives Puget).

En somme, Johnny Borrell & Zazou ont, une nouvelle fois, pris le parti de faire exactement ce qu'ils avaient envie de faire. Aucune étiquette possible, The Atlantic Culture mêle différents styles de musique. On est prêts à parier que ce nouvel album - comme le précédent - ne plaira pas au plus grand nombre. Mais ce dont on est presque sûrs également, c'est que Johnny Borrell et ses copains n'en ont rien à faire. Plus personnellement, on regrettera peut-être la présence des violons qui rend l'album trop cérémonieux.