Sea Power

Contre vents et marrées, British Sea Power naviguent dans le rock britannique depuis plus de quinze ans. Ces gentils fous gardent le même cap graphique, musical et humain. Leurs pochettes sont toujours simples et soignées comme des affiches des années 30 que l'on conserverait soigneusement. Leurs guitares savent être à la fois grinçantes et mélodiques, alors que la voix douce s'étrangle dans les envolés lyriques. Surtout, c'est un groupe de passionnés, qui vit dans un monde parallèle de joyeux naturalistes.

Pendant les quatre années qui se sont écoulées depuis la sortie de leur précédent album, ils ont publié une Bande Originale pour un documentaire de 1934, un concept album pour fanfare et une somptueuse ré-édition de leur premier album pour en fêter ses... douze ans. Ces projets leur ont permis d'explorer de nouvelles voies tout en se penchant sur leurs origines.

Il faut croire que ces explorations ont été salutaires car le groupe revient au port avec son meilleur album. On y retrouve la fougue joyeuse (Keep On Trying), et le folie qui se dégageait du premier (St Jerome assez proche de son faux collègue Spirit Of St Louis). Leur maturité musicale permet d'atteindre les sommets de mélancolie de Valhalla Dancehall ou Do You Like Rock Music? (Want To Be free).

Avec Let The Dancers Inherit The Party, le groupe a créé un univers riche et séduisant dans lequel il est facile de se perdre, au bon sens du terme. C'est une invitation à l'évasion où la mélancolie se transforme en joie, le genre d'album que l'on peut écouter en boucle sans se lasser.