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Wooden Arms

Trick Of The Light

Wooden Arms - Trick Of The Light
Chronique Album
Date de sortie : 06.10.2017
Label : Fierce Panda
4
Rédigé par Yann Guillo, le 17 novembre 2017
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Je vais vous parler d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Bristol en ce temps-là est le creuset de l’innovation musicale en Angleterre. 1995 donc. A l’heure où la Britpop révise ses classiques, Portishead, Tricky et consorts défrichent des terres inconnues et inventent un style, fusion de hip-hop, de musique électronique et de pop : le trip-hop.

Tout au long de la fin de la décennie, de très nombreux artistes puiseront dans ce courant novateur pour proposer des disques aux arrangements somptueux, mais parfois un peu vains. Entre rythmiques massives et orchestrations sophistiquées. On parle alors de downtempo, dont Jay Jay Johanson ou Perry Blake sont les plus éminents représentants.
Avance rapide jusqu’en 2017. Curiosité ou anachronisme, Wooden Arms, le groupe, se réclame de ce mouvement musical. Et il est vrai que par son ambition musicale, leur nouvel album, Trick Of The Light, fait penser aux glorieuses heures des années 1990. Celles où une industrie musicale florissante n’hésitait pas à investir des sommes folles dans des enregistrements pharaoniques.

Le dernier né du groupe anglais fourmille de détails. Le tout est formidablement produit. Tourbillons de violons, farandoles de cuivres et cascades d’harmonies vocales soyeuses. Cela faisait longtemps qu’on avait entendu un album laissant autant respirer les instruments, avec luxuriance et élégance. Une ambition qui prend toute son ampleur sur la chanson titre de l’album ou, plus loin, sur l’incandescente Lost In Your Own Home.
Ailleurs, on pense aux Kings Of Convenience qui auraient mangé un orchestre philharmonique et Philip Selway, sur la très réussie Twenty Thousand Streets Under The Sky. A un Benjamin Biolay anglais aussi, sur Cole Porter, pour cette fusion entre pop et musique classique. Mais aussi pour cette voix qui reste fragile malgré l’orchestre lancé au galop sur ses talons.

Ce faisant, Wooden Arms signe un album très réussi. Qui pourrait ressembler à un Alt-J qui aurait bien tourné, oubliant de se perdre dans des choix artistiques douteux, tels que des featurings avec Miley Cyrus par exemple. Passons.
Seul frein à un enthousiasme total, la voix lead, qui manque de singularité et de charisme pour que son timbre reste incrusté de façon indélébile dans l’oreille de l’auditeur. Et des mélodies peut-être trop éthérées pour être sifflotées après écoute. Il n’en reste pas moins que Wooden Arms nous offre une très belle bande son pour soirs d’hiver confortables. Et un très beau disque de pop orchestrale où il fait bon se perdre.

L’auteur de ces lignes ne saurait donc que trop recommander de succomber à la chaleureuse étreinte de ces Bras de bois.
tracklisting
    01. Trick Of The Light
  • 02. Restless
  • 03. Twenty Thousand Streets Under The Sky
  • 04. Cole Porter
  • 05. Bells
  • 06. Lost In Your Own Home
  • 07. Burial
  • 08. Movie Stall
  • 09. Encrypted
  • 10. Brevity
  • 11. Yawning At The Apocalypse
  • 12. Milk Teeth
titres conseillés
    Trick of the Light, Lost In Your Own Home, Twenty Thousand Streets Under the Sky
notes des lecteurs