LIFE

On avait laissé LIFE après la sortie de leur deuxième album, A Picture Of Good Health, sur une bonne impression et, aujourd'hui, c'est avec une impatience non dissimulée qu'on les retrouve avec leur concept album North East Coastal Town, en hommage à leur ville natale du Nord de l'Angleterre, Hull, son folklore, son histoire et ses spécificités qui, selon les dires du groupe, a toujours nourri sa créativité. Comme le précise Mez Green, leader du groupe, « Lors de l'écriture et de l'enregistrement de cet album, il était important pour nous que ce sentiment d'appartenance se reflète également dans le travail de l'album et nous avons donc utilisé des studios, de l'équipement, du matériel et la communauté autour de nous pour établir ce que signifie appartenir à une ville côtière du nord-est ».

Friends Without Names, premier single, qui introduit également l'album, ouvre avec splendeur cette déclaration d'amour avec une vidéo qui sent bon le nord de l'Angleterre post-industrielle, ses briques rouges et ses quartiers ouvriers. Comme on avait déjà pu le constater, les influences des aînés tels que The Fall ou Wire sont palpables, tant dans le chant un brin désabusé que dans les guitares. Néanmoins, ici, qu'il s'agisse de la thématique géographique ou de la mélodie, le fantôme de Ian Curtis n'est pas loin. Les paroles sont simples et efficaces, à leur habitude, et dès l'introduction de cet album, ce « Friends without names they're all the same to me » du refrain reste imprimé dans notre cerveau.

La simplicité et l'efficacité, déjà relevées sur l'album précédent, sont les maîtres-mots de North East Coastal Town ; à l'instar de Big Moon Lake ou Almost Home, on prend une recette simple mais avec cet ingrédient spécial permettant d'avoir un rythme enivrant et un refrain accrocheur. Néanmoins, LIFE distillent également des moments plus enlevés et calmes. Duck Egg Blue, dernier single en date, propose un format plus long (plus de six minutes), moins immédiat et ici, nous sommes dans la langueur, la volupté. C'est moins percutant, peut-être moins convaincant de prime abord, mais c'est probablement aussi parce que LIFE ne nous ont pas habitués à ça jusqu'à présent. La pop s'invite également sur cet album (Our Love is Growing ou Incomplete) mais souvent, elle est teintée de sonorités rugueuses (The Drug), d'une voix énervée et mordante, ce qui semble être l'image du romantisme selon Mez Green.

Vous l'aurez compris, avec ce troisième album, LIFE s'essaient à plus de variété et de diversité. L'ensemble est cohérent, même si certains titres restent un peu en dedans. Ce qui apparaît comme le plus frappant, c'est tout de même la facilité des Anglais à pondre des « tubes post-punk » en puissance, ce qui répond parfaitement à la thématique géographique annoncée : cette Angleterre du Nord, brumeuse et pluvieuse, ravagée par un secteur industriel en déclin. Il y a quelque chose de l'hymne dans leurs morceaux et nous sommes convaincus que ces derniers sauront facilement convaincre en live.