FORMIKA

Alors qu'on attend toujours le troisième album d'Ulrika Spacek (le groupe venant d'annoncer un concert pour l'été prochain, celui-ci arrivera-t-il dans le courant de l'année 2023 ?), Rhys Edwards nous revient avec son second album de 2022. En effet, après l'excellent Flickering i paru en première partie d'année sous l'énigmatique dénomination Astrel K, le voici de retour sous le nom moins étrange de FORMIKA pour un disque s'intitulant They All Said No, Or No Reply.

Littéralement enthousiasmés par sa précédente production de 2022, l'excitation était bien de mise avant la découverte de ce nouvel essai. Et puis, comme le soufflé qui retombe, la déception est inévitablement au rendez-vous. Rhys Edwards s'est engagé avec FORMIKA dans une voie électronique, mais une voie presque sans issue. Le choc est terrible lors de l'écoute de Papering The Void au rythme dub avec ce son de basse si caractéristique ponctué de voix d'enfants déformées. Oui, terrible, car on ne s'attendait pas à prendre une telle gifle, dans le mauvais sens du terme. Aussi sombres que puissent paraître la plupart des compositions de ce disque, la pilule est un peu difficile à avaler. Après les voix enfantines, c'est une voix ralentie voire monstrueuse qui se fait entendre sur Fuckinsure?. En deux titres, l'incompréhension la plus parfaite règne et celle-ci va perdurer sur la quasi-totalité de They All Said No, Or No Reply.

Le pire, dans tout cela, c'est que Rhys Edwards a probablement passé d'excellents moments en sudio à bidouiller des machines pour construire, déconstruire, voire déstructurer des plages électroniques plus étranges les unes que les autres. Breguartine et son bip bontempi ne nous enchantent guère plus. Certes, cette fois le tempo se fait plus enlevé, dansant même, mais à la longue la composition devient irritante et on n'attend plus qu'une chose, c'est que ce saccage se termine.
En définitive, un titre résume peut-être à lui tout seul ce que l'Anglais a voulu faire avec ce disque : Ode To Warp, hommage au label de musique électronique Sheffield et à certains de ses artistes les plus célèbres tels que Autechre, Squarepusher ou encore Aphex Twin. En fin d'album, lorsque les compositions se font moins complexes et un peu plus ambient voire jazz (Field Jazz, Karindagen), FORMIKA se fait davantage intéressant, mais cela ne suffit toujours pas pour nous enthousiasmer.

Rhys Edwards ne réussit donc pas à nous séduire une seconde fois en 2022 avec ses side-projects. FORMIKA est aux antipodes d'Astrel K et nous sommes les premiers à le regretter. Certes la tête pensante d'Ulrika Spacek a du prendre du bon temps à composer ce disque mais il a surtout réussi à nous donner encore plus envie de nous plonger dans le successeur de Modern English Decoration paru il y a déjà cinq ans et demi.