The Velvet Hands

Certains d'entre vous se demandent peut-être comment retrouver une vie normale après avoir pris en pleine face Gigi's Recovery, dernier album de The Murder Capital. Pour cela, vous n'avez pas beaucoup d'issues possibles. Il est question de se recentrer, rassembler ses esprits, mais aussi nourrir son âme d'œuvres plus légères, de matières plus malléables et moins cérébrales.

À ce titre, Sucker Punch, deuxième album de The Velvet Hands, est peut être la solution idoine à cette situation délicate. Ce groupe nous vient de Saint Austell, petite ville à une vingtaine de bornes à l'ouest de Plymouth. Possiblement lassés d'une vie monotone difficilement comblée par les magnifiques paysages qu'offrent le Cornwall, Toby Mitchell, Dan Able, Louis Wilbourne et Sam Hilder ont décidé de faire de la musique ensemble depuis près d'une petite dizaine d'années maintenant.
Sucker Punch sort cinq ans après Party's Over, leur premier effort. The Velvet Hands est ce genre de groupe capable de vous offrir un titre accrocheur à chaque fois que ses musiciens se positionnent derrière leurs instruments.

Il y achez eux la nécessité de l'urgence, un besoin incommensurable de vous saisir par une mélodie souvent simple et immédiate. Il faut faucher son auditoire de façon rapide, un peu à l'image de ce que peuvent proposer The Wombats. Par instant On sent aussi l'idée impossible de trouver la formule qui ferait toucher du doigt la magie d'un titre de Foals.
The Velvet Hands soufflent pourtant le chaud et le froid. Tout ceci semble dans un sens très convenu. Pourtant, très souvent, les choses fonctionnent et tout s'assemble parfaitement. Par instant on a affaire à d'excellentes petites pièces pop directes, concises et fort convaincantes comme Meet Me In The City, parfois on tourne vers des structures plus graves comme sur le sérieux Anybody Out There, ou surtout le très bon Holiday In My Head.

La plupart du temps, le ton de The Velvet Hands est délibérément léger, et le groupe n'est pas là pour vous faire des nœuds au cerveau à l'image de l'engageant I Wanna Be There qui s'invite dans votre tête pour vous hanter d'une joie béate durant toute la journée. Telephone Love est tout aussi engageant dans sa rythmique nerveuse. Quand le groupe s'avance sur des partitions plus conventionnelles et entendu, comme sur Emotion, on peut craindre le pire, mais pourtant le sens de la mélodie et la précision assurée de ces quatre vaillants sauvent le tout de la sortie de la route promise.

Sur le titre éponyme, The Velvet Hands se révèlent plus profonds, et tentent de démontrer qu'ils ne peuvent être réduits à ce type de groupes qui balancent tout en quelques minutes. Il y a ici une véritable volonté de se poser et de développer son thème, exposer son propos. Mais le groupe nous en a déjà trop dévoilé sur lui. Si l'illusion ne marche pas sur la longueur, elle fonctionne pourtant sur ce titre absolument réjouissant et efficace dans son approche.

Sa structure singulière a de quoi soulever des questions, et surtout, nous convaincre que la bande de Mitchell et Able est capable de bien d'autres choses que cet ensemble très plaisant, mais au final déjà vu et sans surprise. Voilà cependant de quoi laisser une bonne marge pour s'intéresser avec attention à la suite.