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Yard Act
Mount Kimbie
Ride
Tom McRae
NewDad
Gruff Rhys
« Manchester, so much to answer for » chantait en 1984 un célèbre mancunien. Trente ans plus tard cette ville continue à faire parler d'elle musicalement avec un quatuor sulfureux dont le premier album sombre et lumineux hantera vos nuits. The Shadow Of Heaven est une cérémonie éclairée à la bougie qu'il ne faut surtout pas interrompre. Pendant celle-ci MONEY voyagent entre shoegaze sous perfusion et piano mélancolique, le tout accompagné de la voix tourmentée de Jamie Lee. Cette invitation musicale parfaitement maitrisée de bout en bout remporte le trophée de l'album de l'année de Sound Of Violence.
« Silence Yourself » : l'ordre claque et résonne, brut et sauvage, à l'image de Savages. Le premier album des Londoniennes promettait le meilleur et il a bel et bien tenu parole. Evoluant dans une sphère monochrome peuplée de riffs saturés et de chants cathartiques, Jehnny Beth pousse dans ses derniers retranchements l'auditeur qui est alors happé par l'énergie et le pouvoir sexuel dégagés par le post-punk sombre des demoiselles. Un album composé de brûlots prêts à exploser, intemporels et intenses.
S'ils triomphent (le groupe a récemment été nommé « meilleur album de l'année » par le NME) et coulent la belle vie sous le soleil californien, les Arctic Monkeys se sont une fois de plus renouvelés en 2013, s'inspirant d'artistes disparates tels que Black Sabbath, Outkast ou même Aaliyah (d'après les propres mots du désormais gominé Turner) et s'entourant de Bill Ryder-Jones ou encore John Cooper Clarke (co-compositeur de I Wanna Be Yours). Et si, en mixant ainsi les styles, les Arctic Monkeys se faisaient les porte-paroles d'une génération qui, grâce à internet, « écoute de tout » ?
Après Antidotes, premier remède à la morosité paru sans crier gare au printemps 2008, la voix assurée de Yannis Philippakis a conduit ses compagnons sur un chemin de croix contre ce destin trop bien tracé, pour voir naître le chaotique Total Life Forever. Son successeur, Holy Fire, en est le prolongement en parfaite cohésion. Scellé de mélodies brillantes et de figures de styles maîtrisées, dès lors posées comme marque de fabrique, l'album fait le grand huit des contradictions, dépasse le perfectionnisme obsessionnel et laisse enfin toute liberté à l'euphorie. Foals insufflent à leurs titres, comme à leurs performances live, une énergie vitale bouleversante, souvent brute, parfois décousue, mais férocement efficace. Le quintet d'Oxford n'aura donc pas attendu six années d'activité et son troisième album pour démontrer qu'il a le feu sacré et être perçu comme l'une des principales références du rock britannique du moment.
Est-ce parce qu'ils ne sont pas passés loin du split ou parce que l'attente a été longue, que leur retour en 2013 est particulièrement remarqué ? Le groupe est resté fidèle à lui-même avec ses guitares acérées donnant de la puissance à une pop qu'il agrémente de touches post-punk et psychédéliques. Il conserve également son attitude arty désinvolte qui ne se prend pas au sérieux. Avec Right Thoughts, Right Words, Right Action les écossais réussissent leur disque parfait avec des tubes, des ballades et un vrai nom d'album !
Gargantuesque. Le mot est fort mais reflète à lui seul le line-up d'Atoms For Peace. Thom Yorke le prolifique s'est entouré (entre autres) de Flea (Red Hot Chili Peppers) et Nigel Godrich pour produire AMOK, premier album du super groupe. Forcément proche de l'univers de Radiohead sans en être une vulgaire imitation, l'album a réussi à mettre d'accord critiques et auditeurs grâce à ses quarante-cinq minutes en apesanteur et sans faux pas. Si 2013 a fait la part belle aux découvertes, on ne peut que constater avec un plaisir non feint qu'il est certaines valeurs sûres sur lesquelles il est toujours possibles de compter.
Chez Jon Hopkins, le fil entre la chute et la rédemption se veut constamment ténue, au point qu'on ne sait vraiment quel ascendant prendrait les devants si le point de rupture venait à céder. La techno sourde et les basses fortes d'Immunity ne sont pas seulement l'expression d'une guerre interne, mais pourraient tout aussi bien représenter sa finalité. Que ce soit dans ses plus intrinsèques antagonismes ou dans cette promesse de calme éternel que Hopkins nous fait entrevoir, ce disque est une expérience inégalable cette année, mélange exquis entre deep house et electronica ambient.
Après une absence de près de dix ans, l'icône incontournable de la pop culture, David Bowie, fait son grand retour avec The Next Day, un vingt-cinquième album culotté que l'on n'attendait plus. Comme pour chaque pape de la musique, ce nouvel opus est très attendu et divise forcément. Mais qu'importent les critiques ! De la pochette extravagante, en passant par le ton électrique et les nombreuses références aux précédents succès de l'anglais, ce disque vient confirmer que David Bowie reste un maître incontesté.
De l'artisan rigoureux, James Blake possède ces mains habiles qui, dans un but précis toujours, travaillent avec minutie la matière brute dont elles disposent. De l'artiste sincère, il hérite d'une sensibilité propre à gorger ses créations de francs éclats de lui-même. Fusion parfaite et faite homme des deux hémisphères de notre cerveau, l'anglais marque une nouvelle année musicale de son sceau, livrant un second disque de haute tenue, quasi mystique, diaboliquement sensuel, et aussi minimaliste dans ses arrangements que riche de ses influences.
Après trois ans d'attente, c'est sur le prestigieux et exigeant label Warp Records que nous avons enfin retrouvé Mount Kimbie pour leur deuxième album. Dominic Maker et Kai Campos s'éloignent du post-dubstep pour faire évoluer et réinventer leur son, moins de collages sonores et plus de rondeur et de chaleur. Le duo s'essaye aussi au chant et embauche même King Krule en guest pour deux morceaux, dont le très réussi You Took Your Time. Mais s'il ne fallait retenir qu'une chanson de cet album, vous donner un argument pour l'écouter, une raison qui justifie sa présence dans ce classement, ce serait bien sûr Made To Stray, laquelle réussit le mariage improbable et envoutant de la pop et la techno. Imparable.
James : Yummy
LUMER : No Jury, No Prizes
Lucy Rose : This Ain't The Way You Go Out
A Certain Ratio : It All Comes Down To This
Paraorchestra with Brett Anderson & Charles Hazlewood : Death Songbook
Pillow Queens : Name Your Sorrow