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Dour Festival

Dour, du 16 au 19 juillet 2009

Live-report rédigé par Chloé Thomas le 28 juillet 2009

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Au troisième jour, les frisbees en carton ont fait leur temps, mais rien n'est perdu : il suffit de les couper en deux, et on obtient deux masques (des trous à verre de bière pour les yeux). Chouette.

 

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Ouverture des festivités avec The Death Set, trio de Brooklyn qui commence avec un petit hommage à Michael Jackson (on aurait pu compter les hommages dans tous les concerts du festival, mais de toute façon on connaît le résultat : un paquet). Leur musique fonctionne principalement autour d'une boîte à rythme et de mélodies pré-enregistrées, et on ne sait jamais trop si ils jouent vraiment ou pas. Quelques moments bien enlevés rappellent qu'ils sont effectivement présents sur scène, mais ça ne suffit pas pour faire la différence.
Lionheart ensuite : quatre tas de barbaque en marcels noirs, pas de doute, c'est du métal, et plutôt bon. Petit tour ensuite chez Fakkelbriggade, qui font du rap en flamand, puis Arsenal, mélange de chants africains et de rap anglais, plutôt agréable l'après-midi quand il fait beau. C'est même vraiment bien : de la pop exigeante, si cela a un sens.

 

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I Like Trains pourrait être tout aussi inepte que n'importe quel sous-Libertines du moment, mais par-dessus la fadeur des accompagnements, sans texture, sans odeur, il y a cette très belle voix grave, à la Morissey, qui ne peut qu'emporter les suffrages. C'est lent, c'est cool, c'est prenant; au moins pour n'importe quelle fille à qui une belle voix suffit pour être conquise.
Reggae ensuite avec U-Roy et Pablo Moses. Les deux vétérans ne jouent pas ensemble, mais se partagent leur groupe, se donnant une demi-heure chacun. Assis au soleil, à humer l'odeur de pétard qui plane sur Dour en permanence, le visage rafraîchi par une petite brise juste ce qu'il faut, on se sent vraiment bien. Le reggae adoucit les mœurs.
Esser, la pop-rock venue d'Essex, brode sur les clichés assumés (un montage de chansons de variété sur les mots I Love You introduit son propre titre sur le même sujet, manière de se déclarer sans prétentions), sans originalité ni qualité particulière.

 

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Le grand nom de la journée, c'est I AM. C'est le seul concert pour l'instant où l'on voit véritablement tous les festivaliers converger vers la grande scène, et le public, en matière de tubes, va être servi. Après une introduction par un DJ, le groupe entre en scène et enchaîne les chansons, laissant d'emblée au public le soin de chanter les refrains qu'il connaît par coeur. La setlist donne l'impression qu'entre L'Ecole du Micro d'Argent et Saison 5, il ne s'est pas passé grand chose; mais il est clair que Petit Frère ou Pas Nés Sous la Même Etoile sont des références inoubliables. Petite session Michael Jackson aussi, assez drôle quoiqu'un peu trop mise en scène; le moonwalk est donc soluble dans le rap français. Grosse ambiance pendant tout le show, le contrat est rempli.

 

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Mais le grand moment de Dour, c'est juste après et c'est plus surprenant, avec Gong. Le groupe de Daevid Allen, issu de la Canterbury Scene et de voyages divers (géographiques et psychotropiques), n'est pas composé de jeunots, comme l'imbécile au micro qui présente chaque concert se fait un malin plaisir à rappeler (« Quand même hein, y'a pas d'âge pour faire du rock'n'roll »). Et pourtant. Devant un public de festival, qui n'est donc pas constitué que de nerds passionnés par le prog, ça marche du tonnerre. Gong, ou comment faire danser un parterre en folie avec un solo de flûte traversière. A l'écran, un genre de dessin animé plutôt soigné, reprenant les éléments de la mythologie du groupe, de la théière volante à Zero the Hero en passant par le fameux camembert électrique, le tout plein d'effets psychédéliques qui rappellent que les années soixante-dix, ça devait être sympa, quand même...
Allen débarque habillé en Merlin l'enchanteur, ou quelque chose qui y ressemble vaguement : chapeau pointu, pyjama à carreaux, et longue veste sans manches à paillettes. « Tu veux du camembert ? », qu'il demande avec son accent charmant; oui, on en veut, du camembert électrique. Le groupe entier, intergénérationnel et éclectique, a des airs de famille heureuse et fantasque. Sans pause, les titres s'enchaînent avec une cohérence impeccable pendant une heure, puis Allen nous laisse seuls avec un flûtiste et un batteur, juste le temps de changer de costume. Il revient tout de blanc vêtu, avec un chapeau en forme de crosse, des plumes et des paillettes, un CD en guise de plastron; il fait son entrée en montrant le ciel, et on se dit à ce moment-là que ce mec complètement allumé, complètement délirant, doit être une espèce de prophète. Il nous quitte en se présentant comme « Dividing Alien ». C'est exactement ça.

 

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Difficile après ce climax d'apprécier la fin de 65daysofstatic, quoique ce soit joli et dansant. Et puis tout le monde n'est pas capable de faire tenir sa guitare par le manche sur son menton: le spectacle en vaut la peine et force le respect.
Mais ce ne sera jamais aussi drôle que les championnats de Belgique d'Air Guitar. La discipline naissante manque encore d'éléments vraiment brillants, mais quelques uns tirent leur épingle du jeu et il faudrait être un pauvre agélaste pour ne pas s'aérer les zygomatiques devant leurs numéros.

Les Pet Shop Boys terminent la journée sur la grande scène. C'est du grand spectacle, avec pléthore d'effets visuels, de danseuses et de costumes; le tout très années quatre-vingt, comme il se doit, avec cette froideur propre à leur style mais qui empêche du coup toute communion avec le public.
artistes
    Ramon Zarate
    Malibu Stacy
    Arsenal
    The Gaslight Anthem
    IAM
    Dropkick Murphys
    Pet Shop Boys
    Dr Voy
    Danakil
    Winston McAnuff and the Homegrown band
    U-Roy & Pablo Moses
    Alborosie & Sheng Yeng Clan
    Bitty McLean with Sly & Robbie (Taxi Gang)
    Gojira
    Dirty Fingers
    The Death Set
    Stijn
    Chinese Man
    Esser
    Dorian Concept
    Djedjotronic
    Dusty Kid
    Luke Slater's Planetary Assault Systems live
    Popof
    Matzak
    Surge Of Fury
    Defeater
    Lionheart
    All Shall Perish
    Comeback Kid
    Cro-Mags
    Gong
    Kap Bambino
    Craze and Klever on 4 turntables
    Mixhell
    Don Rimini
    aMute
    Arbouretum
    I Like Trains
    O'Death
    The Dodos
    65daysofstatic
    Air Guitar Belgium
    I'm From Barcelona
    Ullmann kararocké
    Dope Skwad
    Fakkelbrigade feat. Rico & Sticks
    Typhoon
    James en producer A.R.T.
    Exile & Dj day
    Jazzanova live feat. Paul Randolph
    Black Milk
    Roots Manuva
    Epmd
    Dj Mitsu The Beats
    Lefto vs Kwistax