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Festival Beauregard

Hérouville Saint-Clair, du 30 juin au 3 juillet 2016

Live-report rédigé par Xavier Ridel le 7 juillet 2016

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vendredi 1er
Pour sa huitième édition, le festival Beauregard semble avoir élargi sa ligne directrice, toujours plus éclectique et oscillant entre grands noms de la musique « mainstream », rock indépendant, nouvelle scène française et électro. C’est donc avec une hâte teintée d’un peu d’appréhension (on se serait personnellement bien passés des concerts de Jain et Brigitte, par exemple) que nous nous rendons sur le site de Hérouville-Saint-Clair.

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Accueillis par une pluie légère - qui, bonheur, se dissipera une heure après - nous arrivons assez vite au constat suivant : si, au vu de sa programmation, Beauregard a une visée familiale, le festival aux deux scènes n’oublie pas de ravir les fans de musique indépendante. Preuve en est, avec le premier concert auquel nous assistons le vendredi : Brian Jonestown Massacre. Menés par un Anton Newcombe plutôt en forme, les Américains lâchent leur rock psychédélique sous forme de Best Of. Rouflaquettes de sortie, le groupe interprète ainsi ses meilleurs titres, dont Anemone ou encore Evergreen ; l’occasion de constater, une fois de plus, à quel point la bande de Joel Gion a influencé des générations de musiciens, et écrit de superbes morceaux. Le BJM sort de scène sans mot dire, en secouant lascivement la main et laissant sa place à Feu! Chatterton.

Les Français livrent également une très belle prestation, se plaçant comme l’un des groupes hexagonaux ayant le plus de personnalité à ce jour. En témoigne la surprise qui saisit les spectateurs lorsque le chanteur, avec un accent digne de Jacques Brel, se présente en parlant de la pluie, du beau temps, et de navires qui tanguent ; ou bien scande ses paroles ultra-littéraires et référencées. Il faut l'avouer : nous étions circonspects et pétris de doutes à leur sujet, et les auteurs de Ici Le Jour (A Tout Enseveli) ont rapidement montré qu’ils méritaient leur place sur la grande scène du festival. Remarque qui n’est pas applicable à Nekfeu, par exemple, qui livre de son coté un concert assez épouvantable.

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Après un live de Beck aussi détendu que maîtrisé - et franchement bienvenu - le premier groupe britannique du festival prend possession de la Grande Scène. Voilà donc The Chemical Brothers, acclamés de tout coté par un public fébrile et survolté. Le duo, qui s’est rendu légendaire en huit albums, mixant rock et electro brutale, délivre un show d’une heure et demie, à grands renforts de tubes assourdissants. Leurs chansons les plus connues sont interprétées, ainsi que plusieurs titres issus de Born In The Echoes ; le tout étant soutenu par un jeu de lumières impressionnant. Ici, les visuels sont aussi importants que la musique, et l’on voit défiler sur l’écran des images d’hommes dansant, s’écroulant, se relevant, au beau milieu d’une pluie de lasers rouges, bleus ou verts. Et les spectateurs ne tardent pas à marteler le sol boueux, tant il est difficile de rester de marbre face aux BPM du groupe, avoisinant souvent les 150. Le concert se termine sur l’apparition de deux gigantesques robots, et chacun met ses dernières forces dans les beats ultimes.

Puis The Shoes et Rone clôturent les festivités sur des lives d’une force de frappe bien inférieure à celle des Chemical Brothers, mais achèvent quand même les spectateurs, qui rentrent chez eux fourbus, après une première journée prometteuse.
artistes
    AA
    N U I T
    BRIAN JONESTOWN MASSACRE
    FEU! CHATTERTON
    NEKFEU
    BECK
    GHINZU
    THE CHEMICAL BROTHERS
    THE SHOES
    RONE