Il fait presque beau aujourd'hui ; et à peine le pied posé dans le tramway que nous comprenons que les billets de ce samedi se sont bien mieux vendus que ceux de la veille. Une foule ultra-dense se presse effectivement à l’entrée du festival ; et on retrouve
The Horrors sous un soleil nuageux, parfaitement assorti à leur album
Luminous.
Faris Badwan, tout de noir vêtu, mène son groupe d’une main de maitre, et la formation britannique livre un show - presque trop - parfait. On se prend un peu à regretter les aspérités de leurs débuts, mais les Horrors nous consolent bien vite en jouant leurs meilleurs titres, dont une superbe version de
Still Life. Les larsens sont bien entendu au programme, et effraient quelques spectateurs trop sensibles, qui partent en se frottant les oreilles. La formation britannique n’en a que faire, et continue son concert sans mot dire, et sans trop de passion. Ce qui, encore une fois, n’entache en rien la qualité des morceaux, ni le charisme de la troupe de corbeaux.
Après un petit creux de deux heures, on se jette du coté des jeunes gens modernes de
La Femme, qui ont prévu de dévoiler leurs nouveaux titres. Tandis que
Où Va Le Monde? et
Sphynx résonnent d'ores et déjà comme des tubes (en particulier le premier titre), on a du mal à discerner les paroles des quelques autres nouveaux morceaux, finalement pas si nombreux que ça. Pas complètement enthousiasmants, donc, mais pas décevants non plus, les Biarrots nous laissent sur notre faim ; il faudra attendre septembre et la sortie de leur second album, pour mieux juger de leur évolution.
La grande tête d’affiche du festival n’est autre que
Robert Plant, échappé de Led Zeppelin. Attendu comme le Graal par beaucoup - comme en témoignent les nombreux t-shirts à l’effigie du groupe - le chanteur, s’il a gardé une très belle voix, livre une prestation assez décevante, en dépit d’une tentative de rafraichissement de ses anciens morceaux. Outre l’interprétation de titres comme
Whole Lotta Love ou
Black Dog, l’un des meilleurs moments du concerts restera l’incursion d’un musicien africain au sein du groupe qui accompagne la légende ; et un
Rock’N Roll revisité sur le thème oriental. Le rockeur, néanmoins, n’en demeure pas moins généreux, et offre une heure et demi de set à son public, agrémenté de larges sourires et d’embrassades lointaines.
On préfèrera en tout cas le live de
The Kills, programmés juste après la soupe musicale de The Avener. Le duo, composé de l’Anglais Jamie Hince et de l’Américaine Alison Mosshart, commence avec
No Wow, avant d’enchainer sur des titres majoritairement extraits de leur dernier album. La formule, quoique enrichie d’un batteur, n’a pas changé : tandis que le guitariste maitrise son instrument d’une manière assez impressionnante, la chanteuse déborde d’énergie, arpentant la scène d’un pas félin et haranguant la foule de temps à autre. Quatorze morceaux seront joués en tout, et les nouveaux titres, extraits de
Ash & Ice sonnent aussi bien sur scène que sur disque ; avec une mention spéciale à
Doing It To Death, et son riff ravageur.
La soirée se clôture sur un live de
Fakear un peu faiblard, même si ce dernier aura le mérite de faire montre d’originalité en usant de sa boîte à samples comme d’un véritable instrument. La nuit est tombée sur la Normandie depuis un petit moment déjà, et il est temps pour tous de rentrer.