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L'Édition Festival

Marseille, du 8 au 11 juin 2017

Live-report rédigé par Olivier Kalousdian le 10 juin 2017

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jeudi 8
Corniche Kennedy, à quelques encablures du Petit Nice dans un écrin de verdure provençale protégé situé dans le 7ème arrondissement de Marseille, se dresse le Théâtre Silvain où a lieu la série de concerts du soir.
Un descriptif qui, à lui seul, fait rayonner l'Edition Festival en cette soirée du 8 juin, bien au-delà des frontières d'une cité qui n'en compte aucune. L'évènement, qui a pour vocation de se faire vitrine de la ville, et dans cette dynamique de proposer un parcours urbain à travers des concerts dans des des lieux emblématiques et inattendus, accueille en ce 8 juin les Français de Oh! Tiger Mountain, Isaac Delusion et, en tête d'affiche de la soirée, et du festival, les Anglais de Metronomy.

Le mistral, qui a pour seule qualité de rendre au ciel son bleu azuréen et qui soufflait fort la veille semble s'être rangé du coté des organisateurs. Des conditions estivales pour un festival balnéaire perché au dessus de la Méditerranée dans un Théâtre Silvain cerné par les villas cossus du siècle dernier.

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Pendant que les gradins de pierre se remplissent, en même temps que les verres de bière et d'un savoureux cocktail vodka-fraise-basilic, Oh! Tiger Mountain et son leader, Mathieu Poulain, le marseillais, profitent du soleil qui inonde encore le site pour envoyer leurs sonorités pop californienne mêlées d'inspirations anglaises des années 70. Tout juste revenu du Festival Yeah! à Lourmarin, le trio pop rock s'emploie à mettre en branle un public encore pris sous la torpeur d'une chaude après-midi de juin.

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Dernière apparition du soleil au dessus du Frioul. Le moment choisi par les parisiens de Isaac Delusion pour faire leur entrée en scène. Lauréats du prix Talents Adami en 2015, ils ont sorti leur deuxième album Rust and Gold en avril dernier sur le label Microqlima, le bien nommé. Sur les vocalises aiguës et planantes de Loic qui rappellent étrangement celles d'un certain Jimmy Somerville dans les années 80, Isaac Delusion font parler les rythmiques ethniques soulignées par une basse slappée comme pour mieux nous rappeler qu'il fut une époque où Eric Serra (celui de Luc Besson) cartonnait dans les charts avec sa « pop progressive » post-californienne... br/>
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Amateurs de costumes blancs et d'une colorimétrie scénique très contrastée, les Anglais de Metronomy, en escale à Marseille après un Primavera espagnol qui les a vus côtoyer les canadiens d'Arcade Fire, pénètrent la scène de l'amphithéâtre sous une lune encore blafarde. Groupe locomotive du label français Because Music depuis plus de dix ans, c'est peu dire que la formation du Devon menée par Joseph Mount est attendue par les 2200 personnes présentes ce soir. D'un festival battant au pouls d'une province tranquille, l'Edition Festival voit son rythme cardiaque grimper en flèche dès les premières mesures de Back Together, Old Skool et, surtout, The Bay qui déclenchera un mini raz de marée en fosse. Jusqu'à My Heart Rate Rapid, ce sont six titres que Metronomy enchainera sans aucun blanc en accentuant des intro retravaillées – notamment depuis leur passage remarqué au We Love Green de 2016. Pas du tout ralentis ou réfrénés par l'étroitesse du festival pour ceux qui ont l'habitude de se produire devant plus de 15 000 personnes (ils sont attendus à Glastonbury cet été), Joseph Mount, Oscar Cash, Olugbenga Adelekan, Anna Prior et leur complice de scène, Michael Lovett, mettent l'accent et les formes sur les échanges en Français et la communion avec un public qui leur répondra en marseillais, et même en Anglais dans le texte !
Il faut dire qu'en demandant si « Marseille n'est pas l'avenir de la France ? » Joseph Mount joue sur du velours et sur les instincts les plus primitifs d'un public dont, pourtant, seul un faible pourcentage est issu de la planète Mars. Une heure vingt de show, dix-neuf titres et des ovations en cascade, Metronomy jouent sur un tempo attendu, aidés par leurs sonorités solaires qui collent à l'ambiance et à la typologie des lieux comme un maillot de l'OM sur un sociétaire du Club Central des supporters un soir de match.

Un non stop show dont la cité phocéenne se souviendra longtemps et qui ferait presque oublier les dissonantes et médiocres compositions d'un Summer 08, dernier album en date du groupe et qui occupait, malheureusement, la plus grosse partie de la setlist du soir.
artistes
    Oh! Tiger Mountain
    Isaac Delusion
    Metronomy