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This Is Not A Love Song

Nîmes, du 9 au 11 juin 2017

Live-report rédigé par Pierre-Arnaud Jonard le 20 juin 2017

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Revenir au festival This Is Not A Love Song à Nîmes est un vrai bonheur tant le festival nous avait enchantés l'an dernier. Pour cette édition 2017, on est encore plus excités tant l'affiche est alléchante, encore supérieure à celle pourtant excellente de l'an dernier.

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Le set du Canadien Andy Shauf est un excellent moyen de se mettre dans l'ambiance d'un festival. Songwriter à la Elliott Smith, il délivre de délicates pop songs dans un esprit 60's assez hippie. Sa musique et sa personnalité collent parfaitement à l'esprit du lieu. Une belle entrée en matière pour les trois jours qui vont suivre.

Les américaines de The Coathangers ouvrent les hostilités de la grande salle. Elles délivrent un son grunge extrêmement efficace. Leur set est carré et leur attitude décontractée et fun. Entre les morceaux, elles s'échangent leurs instruments, passant de la batterie à la guitare, de la guitare à la basse. Ces filles ont déjà commencé à se faire un nom et nul doute que si elles continuent à délivrer des sets de cette qualité, elles vont très vite devenir grandes. A la fin du concert, la guitariste offre son instrument à une jeune fille du public, bien dans un esprit de générosité propre à un festival.

La performance des américains de The Make Up qui suit dans la même salle est du genre de celles qui restent longtemps gravées dans les mémoires. Il arrive aujourd'hui d'assister à de bons voire de très bons concerts mais il est devenu rare de voir des shows avec ce genre de folie que l'on pouvait voir dans les concerts des années 70. The Make Up nous donnent cela, et plus encore. Pour Ian Svenonius, leur chanteur, un concert se doit d'être un moment magique, quelque chose d'unique. Il est, durant ce set, l'égal d'un Iggy Pop durant ses années Stooges, marchant sur le public, plongeant dans la foule, se faisant porter par la salle. Derrière, les musiciens assurent à fond, avec un mélange fou entre punk garage et soul à la Stax.

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C'est d'ailleurs dans des costumes lamés dignes des musiciens de ce mythique label que le groupe est habillé. La bassiste est simplement phénoménale, signant accords funky et swingant avec une dextérité qui impressionne.
Ian Svenonius miaule comme Prince à ses meilleurs moments puis se lance dans un chant plus punk et primitif. Un grand, grand moment, d'autant plus que ce groupe est extrêmement rare à voir live.

L'américain Chris Cohen délivre par la suite sur l'une des scènes en plein air un set bourré de charme entre pop et psychédélisme. Le son est idéal pour la nuit qui est en train de tomber.

Les britanniques de Spring King nous viennent de Macclesfield, la ville qui enfanta Joy Division. Si le fantôme de Ian Curtis a longtemps plané sur la ville (et y plane encore puisqu'il y est enterré ), ce n'est pas Joy Division mais bien plus les Clash ou les Ramones qui ont marqué Spring King. Auteur de plusieurs singles notables ces dernières années, le groupe a sorti son premier album l'an dernier, Tell Me If You Like To, un excellent disque au demeurant.
Sur scène, ils délivrent une musique entre garage et post-punk du meilleur effet. Galvanisés par la défaite la veille de Teresa May aux législatives britanniques, « She's not a good lady » assènent-ils, Spring King semblent être de la meilleure humeur possible et montrent qu'à Manchester, on peut faire de la bonne musique aucunement influencée par les groupes de la vague Madchester. Le garage-punk des Spring King est très jouissif et vu leur potentiel sur scène pour un groupe aussi jeune, nul doute qu'ils sont promis à un bel avenir. Ajoutez à cela le fait qu'ils aient l'air extrêmement sympathiques, et l'on a déjà envie de les revoir.

Turbonegro terminent de la meilleure des façons possibles la soirée. Certes, leur mythique chanteur, Hank von Helvete, est parti depuis des années mais son remplaçant a su s'imposer comme un substitut de qualité. Les Turbojugend sont venus de toute la France (Montpellier, Marseille, Avignon, Angoulême, Strasbourg, Metz...) et voient le groupe délivrer ses classiques : All My Friends Are Dead, Wasted Again, City Of Satan, Sell My Body, Fuck The World ou Get It On.
L'ambiance est à la fête et les Turbojugend aux anges. Les morceaux plus récents, comme Hot For Nietzsche ( qui ouvre le concert) ou Special Education n'ont peut être pas la qualité des titres phares, mais ils n'en restent pas moins réussis et s'inscrivent naturellement dans le répertoire du groupe.
Des petits extras de Queen ou de Kiss agrémentent agréablement le concert. Sur scène, Turbonegro est l'un des groupes les plus fun à voir. Un concert d'eux est toujours une fête, une célébration d'amour entre le groupe et les Turbojugend. Il existe peu d'exemples dans la musique d'une si grande affection entre un groupe et ses fans. Les norvégiens terminent comme à leur habitude leur set par I Got An Erection, classique parmi les classiques, repris en choeur par un public extatique.

Deuxième grand moment du jour que l'on aurait aimé voir se prolonger toute la nuit.
artistes
    Goat Girl
    Yassassin
    Andy Shauf
    The Coathangers
    The Growlers
    Alex Cameron
    Clan Edison
    The Make Up
    Shugo Tokumaru
    Shame
    Flying Lotus
    The Blind shake
    Chris Cohen
    Danny Brown
    Moderat
    Spring King
    Turbonegro