Il est parfois difficile de voir à nouveau sur scène un groupe des années après un premier concert car le souvenir ressemble à s'y méprendre à celui d'amours fanés.
C'est ainsi que je me sens à l'entame du set de
Echo And The Bunnymen, en souvenir de l'unique et superbe concert que j'ai vu d'eux en 1987 au Grand Rex à Paris. Mais dès les premières mesures de
Rescue, toute crainte est évanouie. La voix de Ian McCulloch n'a pas bougé et le groupe délivre un concert d'une beauté et d'une intensité rares, surtout pour un concert programmé dans l'après-midi. Le set est un véritable Best Of avec
Villiers Terrace, The Killing Moon ou
Lips Like Sugar.
Comme à son habitude Ian McCulloch entrecoupe les morceaux d'extraits du répertoire des Doors. Ce jour-là, il nous offre
Roadhouse Blues. Plus tard, il se lancera dans un bout de reprise du
Walk On The Wild Side de Lou Reed. La guitare de Will Sargeant est belle comme aux plus beaux jours.
Seven Seas est joué dans une superbe version tout comme
Bedbugs And Ballyhoo. Le groupe reviendra pour un rappel amplement mérité pour un
Do It Clean fiévreux comme aux plus grandes heures du groupe.
Il y a des artistes qui vieillissent mal mais Echo And The Bunnymen, comme le bon vin, se bonifient d'année en année.
Les avignonnais de
Le SuperHomard ne sont pas simplement programmés parce qu'ils sont les régionaux du festival mais tout simplement parce que le groupe est excellent. Si Le SuperHomard ont commencé à se faire une belle réputation dans la région Languedoc-Roussillon, le groupe va bientôt conquérir la France. Leur musique est un délicieux mélange de pop 60's, d'easy listening et de pop atmosphérique à la Air. La voix de leur chanteuse est qui plus est de qualité, il va falloir les suivre avec le plus grand intérêt.
Les américains de
The Peacers sont amis avec Thee Oh Sees programmés plus tard dans la soirée et avec lesquels ils jouent souvent. Leur rock lo-fi est on ne peut plus intéressant, on passe un bon moment en leur compagnie surtout que le groupe semble prendre un grand plaisir à être sur scène.
Primal Scream débutent par la suite leur set de la plus belle des manières avec un
Svastika Eyes, dantesque. Le son est parfait, la bassiste est monstrueuse et Bobby Gillespie dans une forme olympique, tout de rouge vêtu. Le groupe semble être dans une mood plus Madchester que rock, peut-être est-ce lié à l'air du Sud ? C'est en effet aux titres de
Screamadelica qu'est faite la part-belle au sein de la setlist du soir.
Loaded, Movin' On Up ou la reprise du
Slip Inside This House de 13th Floor Elevators n'ont pas pris une ride et le concert se déroule dans une belle ambiance festive.
La set list est d'un classicisme total lorsqu'on y ajoute les incontournables
Rocks,
Jailbird ou
It's Alright, It's OK. Bobby Gillespie assumera totalement l'étiquette de groupe stonien en agrémentant ses performances vocales de « Ouh Ouh Ouh » tirés de
Sympathy For The Devil.
Les anglais de
HMLTD ont le vent en poupe et sont devenus depuis ces derniers mois un groupe à la hype indéniable. Leur set du soir confirme aisément leur nouveau statut. Du post-punk fiévreux avec une pointe d'électronique pour un concert enthousiasmant.
La soirée s'achève par la formidable prestation du groupe de San Francisco,
Thee Oh Sees. Un son dantesque avec deux batteurs sur scène. Le récent
Plastic Fang, tiré de
A Weird Exits, ouvre les hostilités avec un son garage surpuissant et le public entre rapidement en transe. Le groupe pioche dans sa discographie pléthorique même s'il se concentre essentiellement sur des titres extraits de ces derniers disques :
Toe Cutter, The Dream, Contraption/Soul Desert.
Thee Oh Sees est un groupe qui possède une réputation de bêtes scènique : confirmation ce soir avec un set rageur, parfait de bout en bout.
Un autre grand moment du festival de la part d'un groupe qui justifie sur scène sa réputation de groupe culte.