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Solidays

Paris, du 23 au 25 juin 2017

Live-report rédigé par Déborah Galopin le 4 juillet 2017

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Dimanche, dernier chapitre du festival Solidays. Après deux journées intensives qui ne nous ont laissé que peu de répit, une accalmie se fait sentir tant dans la fréquentation de l’hippodrome des Longchamp que dans la programmation. La nostalgie pointe déjà le bout de son nez, on sent que tout est sur le point de prendre fin alors qu’on aimerait profiter encore un peu. Excepté Mathieu Chedid qui clôt cette saison à 23 heures, il n’y aura pas vraiment de grosses têtes d’affiche. On décide tout de même de s’y rendre tôt pour ne rien louper.

À 16 heures, le groupe Motivés monte sur la scène Paris. Malgré leur nom, la plupart des gens sont assis. La fatigue se fait ressentir et la motivation manque justement à l’appel. Cela ne décourage pas pour autant les membres du groupe. Le chanteur taquine son public en lui disant qu’il ne faudrait surtout pas trop se donner pour ne pas s’épuiser pour la suite de la journée. L’ambiance reste bonne, quelques personnes dansent, les autres écoutent. Le groupe est un mouvement politique de gauche porté par deux des membres de Zebda. Engagés, ils reprennent des titres connus comme Ciao Bella qui a le mérite de mettre tout le monde de bonne humeur. Leur accent toulousain rajoute encore un peu de couleur à leur musique d’origines variées, allant de Chuck Berry à Carlos Puebla en passant par Léo Ferré.

Le groupe qui a suscité le plus notre intérêt pour cette troisième journée, c’est certainement Lyre Le Temps. Sur leur introduction, des bruits se mélangent, entre ceux d’une horloge et des explosions. Nous sommes en train de remonter le temps jusqu’à l’époque de la prohibition dans les années 30. Le rythme effréné des morceaux aux sonorités swing ne laisse pas indifférent, tout comme le charisme du chanteur. Scratch, contrebasse et piano debout sont les trois particularités de Lyre le temps, de quoi en jeter plein les yeux et les oreilles. Atypiques et complètement délirants, ils mixent les époques et les genres. Le tour de chauffe dure une demi-heure avant que Lyre le temps s’attaque aux choses sérieuses et décide de nous faire bouger un dimanche après-midi à 17h30. La poussière se soulève presque autant que lors du live de Maala, ce qui n’est pas une mince comparaison. Je tiens également à saluer la reprise de Hit The Road Jack de Ray Charles qu’ils se sont complètement appropriés. Une très bonne prestation.

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À 18 heures, un hommage est consacré à toutes les victimes du SIDA. Moment émouvant dont on pourra lire la tristesse et voir les larmes sur les visages des témoins. Il s’agit d’une cérémonie contre l’oubli. Si l’ambiance tranche radicalement avec tout ce que nous avons vu précédemment, l'exercice rappelle la raison d’être de ce festival. Bien que nous sommes en 2017, le combat continue et l’association Solidarité Sida a besoin de soutiens.

Après cela, il nous faut bien un peu de légèreté, aussi Imany est agréablement accueillie. Elle nous emporte de sa voix chaleureuse et de ses mélodies joyeuses, dont Don’t Be So Shy qui a marqué l’été précédent. Ses hymnes envoient des messages positifs qui libèrent. « Take a breath / Rest your head / Close your eyes / You are right », c’est exactement ce que nous faisons en ce moment même. Elle se lance également dans une reprise de Queen de l’ambitieux titre Bohemian Rhapsody. Sa version est beaucoup plus douce que l’originale, mais a tout de même de quoi nous donner la chair de poule.

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C’est sur ce titre que nous nous éloignons pour rejoindre Petit Biscuit, le jeune Rouennais de 17 ans. Sa musique conjugue ses origines marocaine avec sa formation de musique classique, à travers l’électro. Les sons ramènent à l’innocence de la jeunesse dans des lieux ensoleillés. Petit Biscuit nous envoûte par la tranquillité qui se dégage de sa musique pour autant elle peut aussi lasser à cause d’un sentiment de redondance qu’on ressent durant son set. Ce fut néanmoins un joli voyage.

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Soulwax était le groupe que nous attendions le plus pour cette dernière journée. Des machines impressionnantes occupent la scène, de quoi rendre curieux ceux qui ne les ont jamais vus en live. Cependant l’attente se prolonge et les techniciens sont toujours en place pour régler un problème technique. Une demi-heure s’écoule et c’est à regret que nous quittons la scène Domino pour rejoindre Bagatelle. La déception est encore plus grande quand nous apprenons que malgré ce retard, ils ont tout de même assuré leur set.

Tant pis, nous ne voulions pas rater l’occasion de profiter une dernière fois de faire la fête avec Diplo, le DJ et producteur Thomas Wesley Pentz de son vrai nom. Beaucoup plus brusque que Petit Biscuit, même s’il n’égale pas Prodigy, Diplo balance du lourd. À se demander si nous sommes vraiment un dimanche, si demain nous allons vraiment devoir retourner au travail. Peu importe, on se balance au rythme des basses jusqu’au bout du set.

Sur le chemin du retour, alors que Mathieu Chedid et sa troupe chantent des chants inspirés de la terre africaine, nous débriefons de notre ressenti sur ces trois jours. Une saison qui se révèle un peu décevante par rapport à l’année précédente. La plupart de la programmation était concentrée sur les deux grandes scènes - Bagatelle et Paris - offrant finalement assez peu de choses sur les scènes du Dôme et Domino comparativement à l’année précédente.
La programmation de ce dimanche était assez faible. De plus en plus électronique, les DJ y étaient particulièrement nombreux cette année. Le rock n’a quant à lui obtenue qu’une place subsidiaire au sein de ce festival, mais pas d’inquiétude pour les amateurs de ce genre, car il y a toujours Rock en Seine à la fin du mois d’août pour se rattraper.
Pour autant, l’ambiance y est toujours aussi agréable et détendue. Cette saison nous a quand même permis de voir se produire sur scène quelques bons artistes. De quoi nous donner envie de renouveler l’expérience l’année prochaine.
artistes
    Vanupié
    Petit Biscuit
    Silent Disco
    A-vox
    Vald
    Soulwax
    Lyre Le Temps
    Last Train
    Tony Saint Laurent
    Imany
    Electro Deluxe
    Manu Lanvin
    Apollo Kid’s Party
    A-Wa
    Lamomali de -M-
    The Geek x Vrv
    Mat Bastard
    Dub Inc
    Motivés!
    Fanfarinha
    Lidiop
    Diplo
    Flatbush Zombies
photos du festival