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Festival FNAC Live

Paris, du 6 au 8 juillet 2017

Live-report rédigé par Déborah Galopin le 14 juillet 2017

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La perspective de cette troisième et dernière journée du Festival FNAC Live nous réjouit : le beau temps n'a pas faibli et la programmation promet de nous faire passer une bonne soirée.

Eddy de Pretto, jeune artiste français, fait sensation sur la scène du parvis dès 18h. Il commence son set avec La Fête De Trop, seul titre pour le moment disponible. Son univers mêle celui de Barbara et de Booba, mettant en avant la beauté des vers et dévoilant une jeunesse banlieusarde. Ses chansons parlent de tout ce qu'on peut vivre aujourd'hui : les drogues, les sites de rencontre, l'homosexualité, l'attachement qu'on peut avoir au lieu où on a grandi. Il touche, il parle aux gens et interprète à merveille ses textes. Son corps s'exprime, danse au-devant de la scène. Eddy de Pretto fait aujourd'hui sa première grande scène et nous sommes ravis d'être là pour y assister.

Nous traversons l'hôtel de ville pour rejoindre le groupe Frànçois and The Atlas Mountains sur la scène du Salon. Comme les précédents concerts sur cette même scène, un énième retard de quinze minutes est constaté, le groupe raccourcit son set à cause de problèmes techniques. A l'image de la pochette de leur dernier album qui se meut dans des ondulations légères en fond de scène, les paroles de leur musique sont abstraites et deviennent difficilement saisissables. François Marry vient chanter au milieu du public, soucieux de l'ambiancer même assis. Ils jouent leurs plus grands titres : Grand Dérèglement, 1982, La Vérité, La Fille Aux Cheveux De Soie et Dessine, laissant peu de place au reste. Les hymnes joyeux nous donnent envie de les suivre sur le chemin qu'ils dessinent à travers leur musique et leurs chorégraphies.

Retour sur la place du parvis pour voir se produire le jeune Aliocha. Il a sorti son tout premier album Eleven Songs et est venu nous le présenter. Seul avec sa guitare folk, il vient nous chanter la sérénade avec Sarah et Sorry Eyes. Bien qu'on ne puisse pas dire qu'il révolutionne le genre, ce qu'il propose est plein de douceur et le charme opère. N'ayant que vingt minutes de set devant lui, il n'a pas vraiment le temps pour discuter et préfère enchaîner. On ne lui en veut pas et on le trouve même attendrissant avec son accent canadien.

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Entre Aliocha et The Horrors, c'est le jour et la nuit, l'aspect mélancolique et sentimental qui vient s'opposer à la noirceur froide du groupe britannique. Tout de noir vêtus dans leurs costards, ils amènent la touche rock qui manquait à ce festival. Ils mélangent les arrangements électroniques à des rythmiques pêchues. Alors que tout se déchaîne autour de Faris Badwan, celui-ci reste relativement stoïque caché derrière son micro et ses cheveux noirs. Still Life cherche à nous réveiller en martelant ses paroles « When you wake up / when you wake up / you will find me ». On ne peut pas dire que nous soyons face à un public très nerveux malgré la place noire de monde. Nous mettrons ça sur le compte de la chaleur et du manque de contact entre le groupe et la foule. Dommage, on aurait aimé bouger un peu plus !

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Julien Doré est probablement l'artiste qui a le plus enflammé le parvis de l'Hôtel de Ville lors de cette édition. Véritable showman, il vient chercher son public et le chauffer jusqu'à ce qu'il juge l'ambiance satisfaisante. Il commence en douceur avec des morceaux de son dernier album dont Le Lac en ouverture, avant de s'attaquer à ses titres les plus connus. Ses fans n'ont bien évidemment pas loupé l'événement : hier, il a eu 35 ans, ce qui lui vaudra un « joyeux anniversaire » chanté en chœur par l'ensemble de la foule. Un moment qui l'émeut alors qu'il tourne son âge en dérision « ça y est, j'ai 35 ans, je suis devenu dégueulasse ». De surprise en surprise, il nous amène avec lui à Winnipeg accompagné d'un ukulélé, alors qu'il arrive juste après sur scène sur sa moto. Il nous propose deux versions de On Attendra l'hiver l'une dans l'intimité d'un piano, l'autre fidèle à l'originale. Il explosera également les limites avec un lancer de confettis qui vaudra l'admiration de son public. Indéniablement un beau concert, encore plus dans le cadre d'un festival, digne de celui qu'il a pu donner au Zénith à Paris.

The Blaze, qui clôture le festival, n'arrivera pas à faire mieux. Alors qu'il monte sur scène avec près de vingt minutes de retard, l'ambiance a eu le temps de retomber entre temps. La très lente progression de son set ne parvient pas à nous happer complètement. Pour ceux qui espéraient profiter de ce dernier DJ set pour faire la fête, l'ambiance est plus planante que festive.

Une année en deçà des précédentes qui nous laisse une sensation mi-figue mi-raisin. Sur la scène du salon nous avons eu de très bonnes surprises et nous nous étonnons presque que la plupart des grands noms n'aient pas été programmés au parvis. En espérant qu'ils se rattraperont en 2018 pour retrouver ce qui faisait le succès du Festival FNAC Live : de bonnes découvertes et des grands noms de la musique d'aujourd'hui.
artistes
    Eddy de Pretto
    Valerie June
    Aliocha
    The Horrors
    Clara Luciani
    Julien Doré
    The Blaze
    Tim Dup
    Frànçois and The Atlas Mountains
    Jay-Jay Johanson
photos du festival