Festival itinérant créé en 1991 à Chicago par Perry Farrell, chanteur de Jane's Addiction, le Lollapalooza s'est depuis tenu dans quelques autres pays, dont l'Allemagne depuis 2015. Pour sa première édition parisienne, le Lollapalooza a investi l'hippodrome de Longchamp sur deux journées bien remplies, à peine un mois après que ne soient passés par là les Solidays.
De grands noms internationaux ont ainsi foulé les planches des deux scènes principales ces 22 et 23 juillet, dont ce sont pour certains (Red Hot Chili Peppers, The Weeknd, Lana Del Rey) leur seule date française cet été, se reflétant dès lors sur le tarif des places assez élevé. Cela n'a malgré tout pas empêché le public de venir nombreux, 110 000 festivaliers ayant fait le déplacement au total sur ces deux jours, dont 50% venant de l'étranger – passant près de l'objectif des 120 000 personnes que s'était fixé Live Nation France.
Avec sa grande Tour Eiffel placée en son centre et des
« Lolla » inscrits un peu partout sur les lieux, on est de suite mis dans bain en ce samedi après-midi. L'envergure du site étant assez conséquente, les festivaliers ont pu apprécier déambuler entre les scènes et les nombreux stands sans se piétiner les uns sur les autres, ce qui est toujours fort appréciable.
Alors que les amateurs de bières auront ainsi pu éviter le temps d'attente interminable que l'on peut retrouver dans de nombreux festivals, les pourtant nombreux stands de nourriture auront quant à eux vu défiler de longues files d'attente tout au long de ces deux jours.
Les groupes se succèdent rapidement sur les Main Stages 1 et 2, situées l'une à côté de l'autre : dès qu'une prestation est terminée sur la première, la suivante s'enchaînait aussitôt sur la seconde. Une bien belle idée qui permet au festivalier de naviguer sans mal d'une scène à l'autre et d'avoir du son en continu dans les oreilles.
Sur l'autre partie du festival se trouvent la scène alternative, principalement réservée à des groupes européens, ainsi que la scène électro, non loin l'une de l'autre, qui auront autant su attirer le public que les deux scènes principales. Cette dernière aura d'ailleurs enchaîné les DJ sets tous les quarts d'heure tout au long du week-end, neuf y étant programmés chaque jour, ce qui renouvelera ainsi constamment son audience. Martin Solveig et DJ Snake y auront notamment bien mis le feu au cours de leurs performances, respectivement programmées durant les soirées du samedi et du dimanche.
Pendant que
Tiggs Da Author joue sur la petite scène en ce début d'après-midi,
Bear's Den enchaînent sur la Main Stage 2 les morceaux issus de ses deux albums. Le groupe londonien est parvenu sans mal à s'approprier l'espace de la grande scène avec leur electro folk inspiré qui se répercute partout sur le site. Nombre de spectateurs ont fait le déplacement pour pouvoir assister à des prestations live de
New Jerusalem ou encore des plus anciens
Elysium et
Above The Clouds Of Pompeii, plus intenses en live qu'ils ne le sont déjà sur disque.
Autre formation londonienne à avoir investi le Lollapalooza Paris,
Crystal Fighters auront également su attirer du monde sur l'Alternative Stage grâce à une scénographie ensoleillée et sa synthpop dansante, se baladant et sautillant de part et d'autre de la scène. De
Yellow Sun à
You & I en passant par
LA Calling et
Good Girls, l'ambiance est donc joyeuse et bon enfant en ce milieu d'après-midi foncièrement ombragé.
Placé sous le signe de l'électro-folk (et des groupes ayant tout juste deux albums à leur actif !), ce samedi voit ensuite débarquer sur la Main Stage 2 les allemands de
Milky Chance qui débutent sans tarder sur le tendre
Down By The River. Le groupe aura ainsi aussi su à son tour séduire les festivaliers avec ses joyaux pop marqués par la voix écorchée de Clemens Rehbein, que ce soit sur les refrains irrésistibles de
Blossom et
Cocoon ou encore leur joli classique
Stolen Dance interprété en fin de set.
Tandis que
Skepta exhibe son hip-hop sur la Main Stage 1, c'est sur la troisième scène que nous donnent rendez-vous
Glass Animals. Alternant les compositions de ses deux albums, la formation anglaise déroule un set bien huilé. Perfectionnée à la note près, la musique de Glass Animals ne perd clairement rien de son charme et sa complexité sur scène, faisant danser dans l'assistance grâce à des pépites comme
Black Mambo, Season 2 Episode 3 et
Gooey. On pourra regretter l'absence de certains titres de
ZABA au profit des nouveautés tirées de leur dernier disque, mais l'enchaînement final
Pools / Pork Soda est parvenu sans mal à pardonner ce léger affront !
C'est ensuite au tour des suédois de
The Hives de faire bouger le public sur la Main Stage 2, accoutrés de leurs fameux costumes noir et blanc. Howlin' Pelle Almqvist n'a rien perdu de sa verve et sa folie, naviguant sans cesse entre la scène et la fosse pour faire chanter et participer les spectateurs.
« You are The Hives. » Comme le chanteur n'a cessé de le répéter, on ne fait qu'un avec le groupe, se déhanchant sur leurs plus gros tubes, entre les effrénés
Hate to Say I Told You So,
Main Offender et
Die, All Right ! et le long final
Tick Tick Boom.
The Roots poursuivent aussitôt sur la scène d'à côté, interprétant durant une heure un hip-hop venant fricoter avec bon nombre de genres différents, du jazz au rock en passant par de l'électro geek, le groupe laissant la place au claviériste Jeremy Ellis qui, le temps de quelques minutes, interprète de manière magistrale et à vitesse grand V les musiques de Super Mario Bros. !
Alors que le leader des
Imagine Dragons chante en slip sur la Main Stage 2, on retrouve plutôt quant à nous la dream pop délicate de
London Grammar sur la scène alternative. Comme à son habitude, le trio anglais aura su charmer l'audience, bercée par la voix envoûtante de Hannah Reid – même si le DJ set de Tchami sur la scène électro située en face aura quelque peu saboté l'ambiance sur les compositions plus posées.
Ce sont bien évidemment les chansons issues de
If You Wait qui auront suscité le plus d'intérêt, à l'instar de
Hey Now qui débute le show sur les chapeaux de roue, la mélancolique
Wasting My Young Years ou encore leur somptueuse
cover du
Nightcall de Kavinsky. Le groupe finit le concert sur
Metal & Dust et son final grandiose qui met tout le monde d'accord au vu des commentaires entendus de-ci de-là en direction du concert de The Weeknd :
« quelle voix quand même ! ».
Performance tant attendue de ce samedi, les festivaliers se sont tous amassés devant la Main Stage 1 dès 22h pour assister à un Abel Tesfaye venu aussi bien interpréter ses plus gros succès que ses chansons les plus intimistes.
The Weeknd aura mis les petits plats dans les grands en nous offrant un véritable show à l'américaine avec moult éclairages et fumée, sans oublier ses feux d'artifice assez impressionnants sur l'entêtant
I Feel It Coming, concluant cette première journée du Lollapalooza Paris de manière on ne peut plus efficace.