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This Is Not A Love Song

Nîmes, du 1er au 3 juin 2018

Live-report rédigé par Pierre-Arnaud Jonard le 8 juin 2018

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vendredi 1er
Ce premier week-end de juin lance la saison des festivals et rien de mieux pour la commencer que de se rendre au This Is Not A Love Song à Nîmes. On a grand plaisir à venir chaque année à ce joli raout musical pour sa programmation, son ambiance cool, son soleil (même si cette année il faisait un peu la gueule) et à y croiser dans le public ou sur scène tout le gratin de la scène languedocienne (des Fabulous Sheep à Le SuperHomard).

Le vendredi débute par le set des japonais de DYGL dans le Patio, petit espace intime qui crée une belle connivence entre les groupes et le public. DYGL délivrent une sorte de garage 60's du meilleur aloi. Bon son et ambiance festive. Rien de mieux pour bien débuter le festival. Déjà une belle découverte. On ne pouvait mieux commencer.

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Difficile ensuite de choisir entre le set des anglais de Warmduscher, auteurs d'un superbe nouvel album sorti le jour même et les géniaux vétérans américains des Sparks. Du coup, on fait le grand écart d'une scène à l'autre. Warmduscher, side-project de membres de Fat White Family, Insecure Men ou autres London Paranoid, assène une musique aux relents garage-punk efficace et taillé pour le live. Les morceaux déjà efficaces sur disque prennent une dimension encore plus forte sur scène.

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Les années passent et n'ont aucune prise sur les Sparks. Les frères Mael sont encore aujourd'hui, près de 45 ans après la sortie de leur premier album, au top de leur forme.
Leur setlist est un véritable Best Of avec le tube disco The Number One Song In Heaven exécuté à la perfection, Propaganda, le grandiose Hasta Manana Monsieur et le non moins génial et incontournable This Town Ain't Big Enough For Both Of Us. Amateur Hour, autre titre du classique premier album Kimono My House, arrache des frissons. On sent un groupe heureux de jouer et au sommet de son art. Un vrai beau moment de musique.

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Beck, l'une des grosses têtes d'affiche du festival avec Phoenix, déçoit. Au contraire des Sparks, on sent chez lui une certaine lassitude. On se souvient alors comment autrefois un concert de Beck était un événement. On en est loin aujourd'hui. Pourtant le set en lui même n'est pas mauvais. On a plaisir à réentendre les tubes que sont Devil's Haircut, Mixed Bizness ou Sexx Laws mais on a l'impression que l'américain n'est guère concerné par ce qui se passe. Loser, que Beck ne chante plus que rarement sur scène, ravive la flamme, qui s'éteint de nouveau juste après.
Le light show est magnifique mais cela ne sauve pas son set. Un long et réussi Where It's At durant lequel les musiciens s'amusent à créer un medley de Good Times de Chic, Miss You des Rolling Stones et Once In A Lifetime des Talking Heads, pour finir ne suffit cependant pas à convaincre de l'impression mitigée que l'on a ressenti dès l'entame du concert. Dommage. Avant de venir au festival, on ne connaissait pas Moaning. On apprécie leur set sur la scène Bamboo, scène sur laquelle on avait déjà découvert nombre de groupes intéressants ces dernières années.
Moaning viennent de Californie et ont signé récemment chez Sub Pop. Leur son est très influencé par la new wave des 80's mais avec une approche plus moderne. Ils font penser par bien des aspects au Wire des débuts. Leur set monte en intensité au fur et à mesure des morceaux. Il se termine par un déluge de guitares, des morceaux plus durs et moins marqués 80's lorsque le set tire vers sa fin. Un très bon concert et une autre bien belle découverte.

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La soirée se finit en apothéose avec le magnifique concert de The Jesus And Mary Chain. Comme pour les Sparks, même s'ils sont un tantinet plus jeunes, on dirait que les années n'ont pas de prise sur eux. D'emblée, on est impressionné par la qualité du son. On sait combien il est difficile de proposer un bon son en plein air même avec les meilleurs ingénieurs au monde, tant la musique a tendance à se fragmenter dans l'espace. Le son des écossais ce soir là est net, précis et puissant sans être trop fort. Dès l'entame, les garçons de East Kilbride frappent fort avec Amputation et le magnifique April Skies. Le classique Some Candy Talk sonne plus Velvet Underground que jamais.
On ressent un plaisir infini à réentendre Just Like Honey, qui plus de trente ans après sa sortie n'a pas pris une ride. Cracking Up, qui suit, est d'une efficacité impressionnante, toutes guitares dehors. Les frères Reid terminent de la plus belle des manières un set maîtrisé de bout en bout avec War On Peace qui montre que leurs derniers morceaux sont à la hauteur de ceux composés dans les 80's et 90's et un I Hate Rock'n'roll, tiré du remarquable Munki, incandescent.

On consate en observant ce set en tout point remarquable à quel point The Jesus And Mary Chain ont été des précurseurs et ont influencé toute une vague de groupes américains et anglais. En termes de noise intelligente, de bruitistes mélodiques, les écossais ont été des génies. A les entendre ce soir, on se rend compte qu'ils le sont toujours.

Un très beau concert et un grand moment de musique qui termine cette première journée réussie.
artistes
    Mummy's Gone
    Peter Perrett
    Vince Staples
    Nick Hakim
    DYGL
    Sparks
    Warmduscher
    Beck
    Flat Worms
    Les Rustyn's
    Moaning
    Black Bones
    The Jesus and Mary Chain
    Bayonne